Les rapports entre les hommes et les femmes étaient-ils plus douloureux dans les années 30 qu'aujourd'hui ? L'émancipation et le féminisme ont-ils, en presque un siècle, porté les fruits attendus ? A entendre Mme Marlène Schiappa, on peut douter des résultats tangibles de ses méthodes et de la diminution des violences faites aux femmes, et ne parlons même pas des ruptures, des insultes et des mauvais traitements psychologiques divers et variés que les hommes leur infligent depuis que le monde est monde.
Il sera question des femmes, le dimanche 4 août à 17 h au château de Mongenan , grâce aux quatre magnifiques romans qu'Henry de Montherlant a consacré à leur différence avec les hommes. On peut affecter de trouver ces romans démodés parce qu'il est question de femmes qui cherchent, non l'aventure, mais le mariage. En réalité, rien
n'est plus actuel que cette peinture inépuisablement contemporaine des rapports entre hommes et femmes, les uns cherchant l'instant, les autres de la durée.
Montherlant n'aimait pas les femmes, certes... Encore qu' il ait envisagé de se marier à plusieurs reprises, avant de revenir à ses démons familiers. Mais peu importe. C'est lui qui se peint sous les traits de Costals, ce romancier aux allures de Romain Gary , dont elles sont toutes folles. Elles lui écrivent, tentent de le séduire par lettres, il y répond ou il n'y
répond pas. Il y a des intellectuelles de province et des femmes du monde, ravissantes, offertes. Comment se faire aimer? Comment se faire préférer ?
Amélie Nothomb a pu dire que "Les jeunes filles" et "Pitié pour les femmes" étaient les deux plus beaux romans de la littérature française.
Admirablement écrits, cruels en diable, il racontent sans pudeur l'incomplétude des rapports amoureux. Rien de plus vrai n'a été dit depuis Melle de Scudéry et sa carte du tendre. Rien de plus vrai n'a été écrit depuis Mme Bovary. Solange Dandillot est l'archétype de toutes ces femmes qui ont tout pour plaire et dont, cependant, l'homme qu'elles aiment désespérément finit par se lasser. Parce que l'homme est volage, multiple, ondoyant, plus encore que les femmes.
Pour illustrer les propos de Florence Mothe, Brigitte Dubern lira de larges extraits des quatre ouvrages grâce auxquels Montherlant a fait, définitivement, le tour de la question et qui permettent, encore aujourd'hui, de dire avec lui: Pitié pour les femmes....
La nuit de Lonchamps par Jean-Gabriel Domergue
Château de Mongenan Animations d’été 2019 Hommage à Henri de Montherlant
Oublié, mésestimé, vilipendé, Montherlant apparait aujourd’hui comme un auteur maudit. Pourtant, rien de remplace son œuvre magique et intemporelle qui peint les hommes rêvés, les femmes méprisées, les pays en déliquescence, les peuples d’ailleurs volontiers asservis, les errances, les guerres et les fautes.
Le message de Montherlant, porté durant quarante ans d’une vie littéraire foisonnante, tant au livre qu’au théâtre, ne peut s’arrêter le 21 septembre 1972, sur le suicide d’un écrivain.
Des guerriers aux chérubins, des femmes insatisfaites aux amitiés particulières, de l’amour fou du sport et de la religion des corps aux affres de la colonisation, Montherlant n’a cessé de s’interroger et de nous interroger sur tout ce qui fait sens et question dans notre civilisation vieillissante. Le Château de Mongenan a décidé de lui rendre hommage après avoir consacré une série de conférences à la noblesse, tant il est vrai que mieux que tout autre, Montherlant avait celle de l’âme. Plusieurs comédiens escorteront Florence Mothe dans cet itinéraires où les lectures multiples, données dans le théâtre de verdure du jardin pour l’agrément, qui permettront de retrouver tel qu’en lui-même à travers ses œuvres et sa correspondance, ce géant de la littérature.
Neuf conférences- lectures-spectacles :
Dimanche 21 juillet à 17 h : L’enfance : La ville dont le prince était un enfant, Fils de personne.
Dimanche 28 juillet à 17 h : Les hommes : La relève du matin, Le songe, Les garçons.
Dimanche 4 août à 17 h : Les femmes : Les jeunes filles, Pitié pour les femmes, Le démon du bien, Les lépreuses.
Dimanche 11 août à 17 h : Hispanités : La petite Infante de Castille, Le chaos et la nuit, Les Bestiaires, Le Cardinal d’Espagne.
Dimanche 18 août à 17 h : Ailleurs : Coups de soleil, La rose des sables, Le maître de Santiago
Dimanche 25 août à 17 h : L’amour : Mais aimons-nous ceux que nous aimons ? La Reine Morte, Celles qu’on prend dans ses bras.
Dimanche 1° septembre à 17 h : La guerre : L’équinoxe de septembre, La solitude de juin, La guerre civile
Dimanche 8 septembre à 17 h : La solitude : Les célibataires, Vas jouer avec cette poussière, Port Royal, Un assassin est mon maître.
Dimanche 15 septembre à 17 h : La mort : La relève du matin, Les carnets, Mors et vita.
Vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 septembre : Journées du Patrimoine
Distribution gratuite de graines et de boutures de rosiers anciens.
Château de Mongenan, 33640 Portets, Monument historique privé ouvert à la visite, Jardins classés, musée du XVIII° siècle, Temple maçonnique, vins de Graves
05 56 67 18 11 chateaudemongenan@free.fr www.chateaudemongenan.com
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