Le thème "Savoir-faire" qui est cette année celui des 19° Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins, les samedi 18 et dimanche 19 juin prochains, sera traité de diverses manières au château de Mongenan à Portets qui s'inscrit pour la première fois à la manifestation nationale organisée par la FNASSEM. Si la symbolique des jardins et l'art des jardiniers seront mis en valeur une nouvelle fois par la distribution gratuite de boutures de rosiers et de graines rares ( de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h), il sera aussi beaucoup question de la représentation des fleurs par les plus grands artistes et plus particulièrement sur les toiles peintes du XVIII° siècle.
En effet, la collection d'indiennes du château de Mongenan est à l'honneur dans les librairies car une étude vient de lui être consacrée par Jean-Louis Hautempenne, à la suite de l'exposition de cette collection au Musée Lambinet de Versailles. Jean-Louis Hautempenne, lui-même grand collectionneur de toiles à la planche de cuivre, a eu accès à la totalité de la collection du château de Mongenan, qu'elle soit exposée ou non. Il s'est livré à une précieuse étude des sources de chaque toile, démontant les attributions fantaisistes et rendant à chaque manufacture sa datation exacte, son graveur et son peintre. L'inspiration des toiles du XVIII° siècle, qu'elles soient de Beautiran, de Jouy ou de Nantes, prend naissance dans les grandes œuvres picturales. Il n'est pas rare de reconnaître un dessin de Boucher, comme dans "Diane et Endymion", une fresque de Guido Reni dans "Le char de l'Aurore", une scène libertine du Bernin, montrant "Apollon et Daphné", un enfant faisant danser un chien comme Boucher le représente dans un tableau aujourd'hui conservé au Musée de Boston, de retrouver les aventures de Télémaque illustrées par Coypel, ou un adorable marmot issu de "Dites-donc, s'il vous plait..." de Fragonard.
C'est dire la difficulté de retrouver la juste inspiration dans ces gravures composites, où, de surcroit, les manufactures se sont beaucoup copiées et où les styles d'époque et le talent des graveurs ont maquillé les sources. Composé de 125 pages entièrement en couleurs où l'histoire de chaque toile est contée, "Les toiles imprimées de Beautiran du château du château de Mongenan et autres manufactures" constitue le premier ouvrage scientifique sur le sujet. Ce livre est le manuel indispensable pour tous ceux qui se passionnent pour ces tissus que l'on a tant mésestimés et qui atteignent aujourd'hui en vente, alors que l'on en a tant détruit ,des prix pharamineux.
Le livre sera présenté à l'occasion des Journées du Patrimoine de Pays au château de Mongenan, ainsi qu'au Musée des Techniques de Beautiran où le samedi 18 juin à 17 h 30 Florence Mothe racontera la folle saga des indiennes de traite au XVIII° siècle, une histoire pleine d'exotisme, de passion, de bruit et de fureur.
Le lendemain à 17 h, c'est au château de Mongenan qu'elle donne rendez-vous à ses auditeurs pour évoquer pour eux les grands techniciens de la botanique que furent Hildegarde de Bingen, Tournefort, Linné et Fabre dont les souvenir entomologiques demeurent incontournable pour qui aime la nature et se soucie de l'écologie.
Renseignements : château de Mongenan 05 56 67 18 11. entrée payante 10 euros par personne, gratuit pour les moins de 12 ans