Extrait page 63 de l'ouvrage de Florence Mothe : " Lieux symboliques en Gironde , trois siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux" éditions Dervy
Appelée familièrement Grosse Cloche par les Bordelais, la Porte Saint- Éloi jouxte l’église–aujourd’hui parfaitement restaurée–qui fut la paroisse du Parlement de Guyenne. Elle fait face à plusieurs magnifiques hôtels du XVIIe siècle situés le long du cours Victor Hugo dont le plus fameux, devenu lycée Michel- Montaigne, était l’Hôtel de ville où siégeaient les Jurats et où fut installée pendant quelque temps au milieu du XVIIIe siècle l’Académie des sciences belles-lettres et arts de Bordeaux. Au début du XIIIe siècle, la ville a fait élever une structure défensive destinée à protéger les habitations bâties au sud des remparts du castrum initial. La porte principale de la ville fut dédiée à saint Éloi, patron des forgerons et la Grosse Cloche devint immédiatement le beffroi de la communauté. Elle porte sur un admirable motif de fer forgé servant de balcon les armoiries de la ville symbolisée par la lune dominée du lion léopardé emprunté aux armes des Plantagenêt qui furent ducs d’Aquitaine durant trois siècles à partir du mariage d’Aliénor en 1152. Deux lions supérieurs furent supprimés en 1453 et remplacés par les armes des rois de France. Épi de blé et branche de chêne entourent le blason.
Le beffroi de ville dit : "c'est sous ma voûte qu'a siégé Michel Montaigne qui fut maire et Montesquieu qui fut président", disait Victor Hugo en parlant de Bordeaux. C’est le vieil honneur qui nait dans ces vieilles pierres. Toutes ces masures dédaignées sont des masures illustres ; elles parlent, elles ont une voix, elles attestent de ce que vos pères ont fait. ( Extrait page 289 accompagnant l'entrée au " cabinet de réflexion")