Extrait page 294 de l'ouvrage de Florence Mothe : « lieux symboliques en Gironde, trois siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux » éditions Dervy
L'église Saint-Michel est une des plus belles de Bordeaux et s'insère dans un quartier vivant, cosmopolite et pittoresque. Elle a été édifiée entre le XVe et le XVIe siècle et dédiée à saint Michel après les invasions normandes par le duc d'Aquitaine Guillaume le Pieux. Elle doit à la visite de Louis XI d'avoir été érigée en basilique. Sa façade occidentale, large de 41 m et haute de 36 m, est divisée en cinq compartiments par six contreforts. La façade nord, qui est longue de 80 m, est un des plus beaux exemples de gothique flamboyant du sud de la France. Son tympan représente le sujet hautement symbolique du sacrifice d'Abraham montrant l'ange arrêtant le geste suprême.
Les différentes chapelles sont dédiées à Saint-Joseph (avec une voûte en étoile), au Saint Esprit, à Notre-Dame de Bonne- Nouvelle (qui présente un tableau attribué à Lucas de Leyde) et au Saint-Sépulcre.
C'est François de Sourdis qui octroya la confrérie de Saint-Jacques la chapelle de Sainte Apollonie dont la somptueuse décoration représente l'apothéose de saint Jacques le Majeur avec l'étoile d'or de Compostelle, les coquilles d'argent, l'ange Gabriel et la Vierge. Le retable est surmonté d'un attique présentant Saint-Jacques en Chevalier guerroyant contre les Maures et tenant de la main gauche un étendard blanc timbré de la Croix-Rouge symbolisant l'ordre militaire de Saint-Jacques de l'épée qui fut créé à la fin XIIe siècle.
La confrérie de Saint-Jacques a été dissoute en 1830, sensiblement au moment de la création des activités para maçonnique de la Bannière de Bordeaux.
Les orgues sont dues à un célèbre facteur initié, Micot. Elles furent construites entre 1760 et 1763.
On ne saurait évoquer la basilique Saint-Michel sans parler de ses fameuses momies, si bien décrites par Victor Hugo, et de sa non moins célèbre flèche, clocher situe à 15 m de la façade occidentale de la construction, qui s'élève sur un polygone jusqu'à 114 m de hauteur.
La basilique Saint-Michel constitue un jalon symbolique indispensable dans le parcours ésotérique bordelais.
note SIGM : en cette église a été célébré en 1715 le mariage de Montesquieu et Jeanne de Lartigue," en toute discrétion" doit-on préciser , puisqu'il s'agit d'un "mariage mixte" et la date de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 est encore proche. A Bordeaux la répression était sévère : une ordonnance de 1715 stipule que les époux sont passibles de galères et les épouses de l'hôpital. Ce n'est qu'en 1849 que cette ordonnance sera annulée.