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Extrait page 262 et 263 de l'ouvrage de Florence Mothe : « lieux symboliques en Gironde, trois siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux » éditions Dervy.

La Halle de Monségur
C'est à Henri Issartier, sénateur-maire de Monségur entre 1879 et 1887, que l'on doit la construction de la halle, bâtiment emblématique de la cité d'Éléonore de Provence. Ce médecin humaniste, fameux pour avoir dispensé gracieusement ses soins à l'hôpital de Monségur et avoir imposé dans sa ville l'instruction publique et gratuite, étaient également férus de culture–il possédait une bibliothèque encyclopédique–et d'arboriculture. C'est lui qui introduisit la culture de la prune d'Ente dans l'arrondissement de La Réole. On lui doit, par ailleurs, trois ouvrages d'agronomie. La nouvelle halle fut destinée essentiellement au commerce des pruneaux et du gras en hiver.
Elle a connu deux étapes de construction réalisée à 30 ans de distance. Henri Issartier a voulu la partie périphérique dans la perspective de réserver le centre un jardin d'agrément donnant ainsi à la construction une double vocation ludique et commerciale. Trois décennies plus tard, les nécessités du commerce et le succès de la halle amenèrent à couvrir la partie centrale en prenant soin d'élever le plafond de deux étages et de doter l'immeuble de 200 m² de verrières, ce qui permet à l'ouvrage de répondre, tant à des préoccupations quotidiennes qu'à d'autres fonctions dont l'accueil très réussi, depuis quelques années, d'un festival de jazz fameux : « les 24 heures du swing ».
C'est néanmoins en ce lieu convivial que les troupes allemandes, à quelques jours de leur départ définitif, réunir toute la population du village pour lui réserver le sort des malheureux martyrs d'Oradour-sur-Glane. C'est au sacrifice de Robert Darniche que les Monségurais doivent d'avoir eu la vie sauve. En souvenir de cet événement abominable et la mort héroïque de ce frère, la halle s'élève désormais au centre de la place Robert Darniche.

L'Espérance à l'Orient de Monségur avait été fondée en décembre 1869 et rattachée au Grand Orient de France en 1870. Elle avait été constituée, au départ, par des agriculteurs et des minotiers, mais se trouvait dans une partie de la Gironde à l'histoire très spécifique. Monségur, jolie bastide de l'Entre-deux-Mers aux confins de la Dordogne et du Lot-et-Garonne, avait été assiégée en 1562 pour crimes de protestantisme par Blaise de Montluc qui se vanta dans ses mémoires d'y avoir fait plus de 700 morts. La Bastide fut ensuite rasée pendant la Fronde. Puis elle fut reconstruite et devint la capitale de la « gavacherie », c'est-à-dire d'une communauté d'environ 20 000 personnes que les dragonnades de Louis XIV avaient repoussées vers cette extrémité du département.
note SIGM [...] Robert Darniche, maître de la Loge de Monségur, maire du village, cafetier, actif pour la défense de la démocratie et de la laïcité, arrêté en juin 1944, décédé au fort du Hâ… Lire la suite dans l'ouvrage p 264...[]



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