* anecdote locale : la Résistance au Château de La Brède
Ici Londres … pom...pom…pom… pom...pom... « Nous sommes réunis dans le petit salon »…pom …pom… pom...pom...pom... ça y est, c’est le message attendu. A minuit, il faut se rendre à la « Croix de Lorraine », zone forestière proche du château de Grenade à Saint Selve, alors réquisitionné par les Allemands. On part à 7 ou 8 dans un semi remorque, armés d’une mitraillette et de deux revolvers, dont on ne s’est d’ailleurs jamais servi. L’un de nous monte sur un « pignot » (un petit pin) et fait des signes avec une torche. Un avion largue une vingtaine de containers suspendus à des parachutes ; à l’intérieur des armes, des postes émetteurs, des médicaments, des cigarettes pour les FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). Robert continue : « On avait creusé de grands fossés près du château pour y planquer les containers. Une voisine nous demandait pourquoi nous creusions ; on lui répondait que c’était pour planter des asperges … nous croyait-elle vraiment ? Et c’est ainsi qu’on a récupéré 3 parachutages et planqué 75 parachutes dans les placards du château » . Louise poursuit : « Un jour, on a reçu une lettre d’un archiviste nous prévenant d’une prochaine visite des Allemands dans le château. Pendant toute la nuit, on a brûlé des parachutes. Durant leur visite, ils ont ouvert des caisses contenant des archives et y ont trouvé un tableau du Tintoret … (peintre vénitien du XVI° siècle ). Quand ils ont voulu ouvrir une malle ayant appartenu à Montesquieu, et contenant des vêtements, je leur ai dit que je n’en avais pas la clef …heureusement, ils n’ont pas insisté, car la malle contenait les postes émetteurs. » ....Ainsi racontaient Robert et Louise C .
La grande Histoire n’est elle pas faite de petites histoires ? ... journal du SIGM 2007