Ayguemorte les Graves : le mystère des canaux de Couloumey au Tuquet

Le mystère du Gua Mort de Couloumey au Tuquet par Lacoste et Delpech (SIGM)

extrait du Journal de la Promenade d'Ayguemorte en 2003


couloumey_frDe part et d'autre de la pièce d'eau de Couloumey, dans un vaste espace marécageux compris entre le Gat Mort et l'estey de Civrac, on peut encore observer un important système de canaux.
De toutes les hypothèses avancées concernant leur usage, aucune ne nous paraît totalement satisfaisante :
- On a parlé de pisciculture : aucune installation connue de ce type ne comporte de bassins aussi étroits.
- On a parlé d'aménagements liés à la production de toiles indiennes,

toile indienne

très importante au XVIIIème et début XlXème dans cette partie de la vallée du Gat Mort. Le traitement des toiles exigeait une eau très pure or, à l'exception de la pièce d'eau, partie intégrante des jardins du château, aucun élément du système ne semble avoir été bâti et bon nombre sont en situation de cul-de-sac. Certains ensembles sont représentés en situation d'isolement, sans relation avec l'estey ou le Gat Mort. Ceci nous permet de douter de la qualité de l'eau qui devait y stagner.
- Cet élément permet aussi d'écarter l'hypothèse de cressonnières qui nécessitent une circulation de l'eau.
- Un système de drainage ? Le réseau est bien trop dense.


cadastre 1848

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si l'on observe le cadastre de 1848 qui donne une image précise de l'ensemble, on constate d'abord qu'il n'y a pas dans ce dédale de canaux, de système de circulation cohérent ; l'accessibilité aux différentes parties devait nécessiter de nombreux ouvrages de franchissement. Parmi les éléments en eau, seule la grande pièce d'eau du château porte un numéro cadastral. Dans l'ensemble du système, ce sont les bandes de terre qui portent des numéros de parcelles ; de petites flèches indiquent que les canaux qui les longent s'y rapportent. On peut donc en conclure que la partie intéressante n'était pas la partie en eau mais la langue de terre ce qui permet d'écarter l'hypothèse d'un usage des parties en eau pour le rouissage du chanvre.
Il suffisait évidemment de consulter les matrices cadastrales pour connaître l'usage fait de ces parcelles ; par malheur, ces matrices n'existent plus, nous condamnant encore aux hypothèses.


Des « Aubarèdes » ? Dans ces terrains il ne semble pas nécessaire de creuser autant de canaux pour faire pousser des vergnes même si l' exploitation de ce bois est toujours d'actualité aujourdhui entre Couloumey et le Tuquet..
Des oseraies ? Peut-être ; il en existe encore actuellement dans la basse vallée de la Garonne en amont de Langon mais, à l'évidence, elles n'exigent pas d'avoir les pieds dans l'eau.
Des jardins ? certes le terrain est fertile, les différents type de vanaux pourraient plaider pour différents types de culture mais ce dédale est peu commode pour des jardins maraîchers.

 

dans l'antiquité hypothèseLe site dans l'Antiquité (représentation hypothétique).
Les les et le delta formé par les trois ruisseaux: l'Eyrans, l'Estey mort et le Saint Jean d'Estampes.
(in Olivier Coussillan, Histoire de I'lsle Saint Georges, De l'âge du Fer au Moyen Age,
Archives personnelles, avril 2000, pl.GE3, p13)

 

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