domaine la Lignière à La Brède d'après Claverie et Philippe Maffre
Appelé à l'origine "Mon plaisir", "folie raffinée de dimensions restreintes", ce domaine qui était aussi une "maison de maître" facile à habiter au centre d'une exploitation agricole , fut constitué entre 1783 et 1792. En 1840, le nom "La Lignière" est donné par l’un de ses propriétaires qui possédait en Suisse une maison de ce nom . La description de La Linière est faite par P. Maffre dans le livre "Villégiatures" aux éditions Colona : "Celle-ci est de plan rectangulaire, à l'arrière, on trouve deux ailes d'anciens communs en L qui dominent une cour carrée. L'une des ailes a été exhaussée en 1886. Les bâtiments agricoles abritaient à l'origine "une écurie, un cuvier, une grange, une orangerie et un logement de paysan". Le sous-sol, partiellement enterré, de la maison faisait office de chai. Depuis la fin du XIX° siècle, des pièces de service y sont aménagées. Des bouleversements de plans interviennent à la même époque dans l'organisation du rez de chaussée ; ils entraînèrent une modification de l'élévation sur cour, l'élargissement de la terrasse qui précède l'élévation opposée et la mise en place du grand escalier de fer à cheval qui la dessert. Malgré ces interventions, l'ensemble reste d'une grande homogénéité. Le beau porche hors œuvre donnant sur la terrasse, soutenu par des colonnes et piles d'angles à chapiteaux toscans, la combinaison des baies rectangulaires et oculus des élévations latérales inscrites dans un appareil à bossage ainsi que les arcades rythmant les élévations des communs appartiennent au style néoclassique imposé par Victor Louis et son équipe dans le bordelais". La vie de la Lignière va longtemps se confondre avec la vie de la famille Cloüet. Issu d'une très ancienne famille de Lorraine, Paul Clouet, receveur des finances, destitué par Louis Philippe, a épousé une bordelaise, Mlle Lainé. Celle-ci a grandi aux portes de La Brède, au domaine de Laguloup à Saucats. Elle est la nièce de M. Lainé, avocat, député de Bordeaux, président de la chambre des députés, préfet de la Gironde à la Restauration, ministre, pair de France, elle souhaite se rapprocher de sa famille. Disant adieu à une vie mondaine et brillante, le couple mènera ici une vie paisible, très près de la nature. De nos jours , au dehors, il n'y a plus de vignes comme autrefois , mais de paisibles vaches.
le château des Fougères
aujourd'hui en 2011, le château n'appartient plus aux descendants de Montesquieu ;
le texte qui suit a été rédigé par le baron Henri de Montesquieu en 2005
"En ce lieu se dressait, au tout début du XVI° siècle , une maison portant le nom de Milheras.
Après de nombreuses transformations et changements de propriétaires, la dite habitation se nomme au début du XIX ° siècle les Milleyres, et se présente en partie comme aujourd’hui, c'est-à-dire sous forme d’une chartreuse rectangulaire, en rez-de-chaussée, flanquée de quatre tours carrées à toit en pavillon.
C’est en 1867 que notre arrière grand-père, le Baron Gaston de Montesquieu, en entreprend la transformation et lui donne le nom de Fougères, traduction française du mot patois Milleyres.
Il détruit les deux tours carrées de droite, pour construire les corps de bâtiment que vous voyez, rompant ainsi évidemment l’homogénéité de l’ensemble, mais estimant probablement trop exiguë la chartreuse d’origine .
Parallèlement, il enjolive les deux façades dans leurs parties hautes, par des colonnes et sculptures ; le levant portant les armes de Montesquieu et celle des Ronzat, famille de son épouse , et le couchant portant la reproduction du bouton de l’équipage de chasse à courre du Rallye la Brède, entouré de la devise « Droit dans la vie » .
En outre, les écuries situées à droite de la maison sont détruites et remplacées par de nouvelles écuries plus éloignées de la demeure, bâtiments que vous avez vus à gauche en montant l’allée .
Enfin le parc lui-même est dessiné à la même époque, tout de suite après le second Empire, par le paysagiste Escarpit , qui a aussi dessiné le Jardin Public à Bordeaux .
Nous avons découvert, que Zoé , fille d’un précédent propriétaire le négociant bordelais Leroy, devenue l’amie de Aurore Dudevant , accueillit souvent ici cette dernière, à partir d’octobre 1825 : Il s’agissait de celle qui allait devenir …George Sand !
Un mot pour finir sur les habitants de cette maison.
Au XIX ° siècle, les Montesquieu habitent le château de La Brède. En 1871, au décès de Prosper de Montesquieu, son fils aîné Charles s’installe au château et Gaston, son deuxième fils, notre arrière grand-père, s’installe ici .
Par la suite, Charles, décédé en 1910, qui résidait donc au château de La Brède, le laisse à sa fille Suzanne, qui épouse le baron de Sivry ; le château cesse alors d’appartenir aux Montesquieu. Le baron de Sivry lui-même n’a qu’une fille, Alice, qui épouse le comte de Chabannes, le père de la dernière propriétaire du château, (décédée en octobre 2004).
Le château donc n’est plus à notre famille, mais nous habitons toujours La Brède, où nous étions arrivés, venant de Montesquieu en Agenais en 1686, quand Jacques de Secondat, père du célèbre écrivain, épousa Marie Françoise de Pesnel, qui lui apportait le château en dot. "
Texte rédigé par le baron Henri de Montesquieu
le 15 octobre 2005 aux Fougères