SIGM a retenu un extrait d’une conférence donnée par Maurice DUVERGER, professeur de l’Institut des études politiques, intitulé « Montesquieu et notre temps », en 1948 :
"Si Montesquieu revenait aujourd’hui parmi nous et s’il examinait sa gloire posthume avec cette lucidité et cette sincérité souriante qui semblent l’avoir accompagné pendant sa vie, il constaterait sans doute qu’on parle beaucoup de lui, mais qu’on le lit peu ! Combien ont seulement parcouru, même distraitement, l’ensemble de son œuvre ? Combien connaissent de Montesquieu autre chose que quelques citations souvent inexactes et quelques morceaux choisis, pas toujours bien choisis ?... On le lit peu, reconnaissons le sincèrement . On parle beaucoup de lui, mal le plus souvent; on le méconnaît plus qu’on ne le connaît . Sa gloire demeure grande, mais je doute qu’il en soit satisfait " [.] 1948.
Précisions SIGM
Dans « Montesquieu chez ses notaires à Bordeaux », Eylaud précise que Montesquieu n’a jamais été domicilié à la Brède, entre décembre 1716 et décembre 1754, c’est un lieu pour séjours intermittents.( 1955 Actes congrès Montesquieu, communication Eylaud page 42 ). Quant à ses biens répertoriés à sa mort ( 1716-1755) on les situe sur les communes actuelles de La Brède, Martillac, Saint-Morillon, Saucats, Saint-Selve.
Dans une autre page, on nous révèle que Montesquieu signait ses écrits différemment, suivant l’humeur : on trouve Secondat de Montesquieu, Montesquieu, de Montesquieu, et Secondat baron de Montesquieu
Enfin, p 45, il est mentionné qu’il n’y a pas de chai à La Brède, même si Montesquieu parle de son « vin de La Brède ».
Montesquieu écrivain par SIGM
Il est bien difficile de trouver du nouveau sur Montesquieu, sauf la chance du document inédit, …ou le courage d’aborder certains chapitres. Ainsi s’exprime Pierre Barrière, un de ses biographes en 1955 (Actes du Congrès Montesquieu, bicentenaire de sa mort). Un autre de ses biographes, Louis Desgraves, conservateur de la bibliothèque de Bordeaux, présente cependant un carnet de notes posthume, attribué à Montesquieu : les Bigarrures…
La vie et l’œuvre de Montesquieu sont si étroitement liés qu’elles s’imprègnent mutuellement de leurs infinies richesses. Si La Brède est chère à son cœur, c’est à Paris où il séjourne fréquemment que s’épanouit sa vie intellectuelle. Il y fréquente entre autres les salons de Madame de Lambert, de Madame de Tencin et de Madame du Deffand, lieux de rencontre de l’élite sociale et intellectuelle qui, sur fond d’échanges et de débats, diffusent des idées nouvelles. Mais Montesquieu ne saurait s’en contenter, il éprouve le besoin de voir, de voir pour savoir, savoir pour comprendre. Dans son esprit, point de frontières, et sa curiosité l’amène à franchir les frontières de la France, puis d’autres encore. « Il me semble que vous n’aimez pas séjourner même sur ce qui vous plaît, mais ce qui vous plaît ne vous plaît pas longtemps. Votre bonheur n’est donc que dans l’espace et votre agitation vous tient lieu de félicité et vous êtes brouillé avec le repos » (Madame de Lambert, 1728). Ainsi, de 1728 à 1731, Montesquieu se rend successivement en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas puis en Angleterre. Il éprouve un réel plaisir à voyager, il s’imprègne tant des tableaux vivants que de ce qu’il perçoit des mœurs des différents peuples. Il cherche à s’introduire dans la belle société dans laquelle, il faut l’avouer, il aime briller. Ainsi, à Venise, apprécie-t-il trouver « très bonne compagnie toute rassemblée de manière que dans huit jours on peut connaître tout ce qu’il y a de mieux, gens du peuple ou étrangers ». Durant son séjour londonien, il fréquente les milieux aristocratiques où il y est accueilli comme membre de la royal society. En Angleterre, il découvre la monarchie constitutionnelle. Séduit par ce régime politique, il en étudie les rouages. Cette réflexion est déjà l’embryon de l’Esprit des Lois. Un regard porté sur l’ensemble de l’œuvre de Montesquieu montre qu’elle se nourrit de son vécu. S’agissant des Lettres persanes, elles sont le fruit du jeune seigneur mondain habité de l’ambiance des salons parisiens. Sous une désinvolture ironique, la critique y est piquante. Le choix de mettre en scène deux persans (Usbek et Rica) n’est pas anodin, le choix d’une correspondance de même. Cette dernière permet de passer facilement d’un sujet à un autre. La « couleur orientale », quant à elle, accentue l’apparence légère de l’œuvre qui sert de voile à une critique parfois hardie des institutions et des mœurs. Ainsi, avec une feinte candeur, Rica fait le portrait du roi de France et l’adresse à un ami en Perse. « …ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut ». Les cafés littéraires, à la mode à Paris, sont commentés sous la plume moqueuse d’Usbek : « Ce qui me choque de ces beaux esprits, c’est qu’ils ne se rendent pas utiles à leur patrie et qu’ils amusent leurs talents à des choses puériles ». Ces lettres n’épargnent ni le roi ni le pape, et portent un regard nouveau sur les colonies, l’esclavage…et les lois. Elles sont publiées à Amsterdam, sans nom d’auteur. Mais cet anonymat temporaire révèlera vite un auteur au bel esprit ; ce sera le début de la célébrité pour Montesquieu. L’année 1725 voit la parution du Temple de Gnide. Diversement accueilli par les critiques, il rencontre un vif succès à la cour. Parmi les personnages du roman, un nom retient l’attention de François Gébelin, conservateur de la bibliothèque de la cour de cassation, il s’agit de Thémire. En 1955, François Gébelin établit un parallèle entre le Temple de Gnide et les correspondances qu’échange Montesquieu cette même année 1725. Certains rapprochements laissent entrevoir que Thémire n’est autre que la Marquise de Grave, maîtresse de Montesquieu. A Paris, Madame de Grave met au monde une petite fille prénommée Marie-Nicole, alors que Montesquieu, informé du décès de son beau-père, a dû retourner vers ses terres brédoises, d’où il adresse à la jeune mère des félicitations pour le moins explicites : « j’aime cette petite fille de tout mon cœur et rien ne me prouve plus avec quelle passion je désirerais en être le père car naturellement, je n’aime pas les enfants ». Thémire Marquise de Grave…la vie amoureuse de Montesquieu est le sel du Temple de Gnide. Ne traitant pas ci-dessus du plus sérieux de l’œuvre de l’auteur, on s’accordera une petite diversion : le hasard a offert au Seigneur de La Brède une maîtresse parisienne au nom évocateur de sa terre tant chérie… En 1728, c’est l’auteur des Lettres persanes qui entre à l’Académie française (en 1716, il avait rejoint l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux). Pourtant, c’est cette même année que commence la période des voyages, parenthèse dans l’œuvre de Montesquieu. Pour autant, il ne cesse de consigner, dans ses « Cahiers » et ses registres « les Pensées » et « Spicilège », de précieuses notes qui nous éclairent sur la personnalité du grand homme et sa manière de travailler. Si les « Cahiers » laissent découvrir le personnage : distrait, timide, doté d’un grand esprit critique et philanthropique, les registres, quant à eux, sont un gisement d’idées, enrichi au hasard de lectures, de rencontres, d’événements, prêt à être exploité. Ils seront le terreau de l’Esprit des Lois. La personnalité de Montesquieu a évolué, l’homme a mûri, et les salons littéraires ont moins d’attrait pour lui. D’après les manuscrits, c’est pourtant à Paris que commence la rédaction de l’esprit des Lois. Montesquieu prend vite conscience de l’immensité et de la complexité de cette œuvre. Il en dira plus tard : « j’avoue que cette ouvrage a pensé me tuer ». En 1744, il décide de son retour à La Brède. Il cherche la sérénité nécessaire à la réflexion et les pages rédigées à Paris sont sévèrement révisées : paragraphes entiers annulés d’un trait de plume, ratures, changements de titres, annotations en marge du texte. L’abbé Guasco, son ami italien, recevra un jour cette confidence : « mon ouvrage avance à pas de géant depuis que je ne suis plus dissipé par les dîners et les soupers de Paris ». Un autre souffle dynamise la rédaction de l’ouvrage ; pour preuve, cet écrit « du petit secrétaire », surnom donné avec affection par Montesquieu à sa fille Denise : « il me dictait son Esprit des Lois avec autant de facilité qu’il aurait fait une lettre ordinaire, mais je crois fort qu’il composait ses chapitres dans de longues marches qu’il faisait ». Le témoignage rejoint la confidence. C’est bien sur cette terre, berceau de sa naissance, façonnée par ses soins, que le seigneur vigneron et le baron écrivain se confondent. C’est cette plume trempée dans le sang de la vigne qui donnera toute la couleur et la profondeur à l’œuvre qui n’est pas étrangère à l’élaboration de la constitution française de 1791 (notamment ses pages concernant la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire) ainsi que la constitution des Etats-Unis d’Amérique. Premier grand traité de théorie politique, de l’Esprit des Lois est publié à Genève en 1748, sans nom d’auteur, grâce à l’aide financière de Madame de Tencin. Il suscite de vives critiques de la part des conservateurs et des ecclésiastiques. La forme même y est dénoncée comme étant trop spirituelle pour un sujet aussi grave. Madame du Deffand, usant de la dérision, écrira : « ce n’est pas l’Esprit des Lois mais de l’esprit sur les lois ». Si l’esprit est de mise, les idées novatrices constituent la force de l’ouvrage. Montesquieu publiera la Défense de l’Esprit des Lois en 1750. Un nota bene : la célébration du tricentenaire de la naissance de l’auteur a eu lieu en 1989 à la Brède et à Bordeaux…uniquement ! Comme on peut lire dans un ouvrage sous la plume de Montesquieu : « le chemin des honneurs lui est fermé ». Le boulevard de l’ingratitude est bien dégagé …
Liste-résumé des oeuvres et écrits de Montesquieu (titres par ordre alphabétique) par SIGM
Arsace et Isménie
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)
De la considération et de la réputation
De la manière gothique
Défense de L’Esprit des lois
Dialogue de Sylla et d’Eucrate
Discours académiques
Discours de réception à l’Académie française
Discours sur Cicéron
Discours sur l’équité qui doit régler les jugements et l’exécution des lois
Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences
Ébauche de l’éloge historique du duc de Berwick
Éloge de la sincérité
Encyclopédie
Essai sur le goût
Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères
Geographica II
Histoire véritable
Historia romana
L’Esprit des lois
Lettres de Xénocrate à Phérès Lettres persanes
Mémoire sur le silence à observer sur la Constitution
Œuvres diverses
Pensées
Recueil d’airs
Réflexions sur le caractère de quelques princes
Réflexions sur les habitants de Rome
Sciences / Culture scientifique / Œuvres scientifiques
Souvenirs de la cour de Stanislas Leckzinski
Spicilège
Temple de Gnide (Le)
Voyage à Paphos
Ce qu’il pense…de lui... et du monde…
- Penser, c’est parler à soi-même.
- Je m’éveille le matin avec une joie secrète ; je vois la lumière avec une espèce de ravissement. Tout le reste du jour, je suis content…
- Il faut savoir perdre la moitié de son temps pour pouvoir mieux employer l’autre ! disait Monsieur Locke.
- Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes ; il faut être avec eux.
- Le succès de la plupart des choses dépend de [bien] savoir combien il faut de temps pour réussir.
- Il ne faut rien faire que de raisonnable ; mais il faut bien se garder de faire toutes les choses qui le sont…
- C’est une chose extraordinaire que toute la philosophie consiste dans ces 3 mots : je m’en fous !
- Je n’estime pas les hommes parce qu’ils n’ont pas de défauts, mais parce qu’ils se sont corrigés de défauts qu’ils avaient.
- On parle beaucoup de l’expérience de la vieillesse. La vieillesse nous ôte les sottises et les vices de la jeunesse ; mais elle nous donne rien.
- J’ai fait en ma vie bien des sottises, mais jamais de méchancetés.
- L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture ne m’ait ôté.
- J’aime à lire un livre nouveau après le jugement du public ; c'est-à-dire que j’aime juger en moi-même plus le public que le livre.
- Aimer à lire, c’est faire un échange des heures d’ennui que l’ont doit avoir en sa vie, contre des heures délicieuses.
- Je n’aime pas les bons mots grivois.
- La plupart des hommes qu’on appelle SOTS ne le sont que relativement.
- L’esclavage est contre le Droit naturel, par lequel tous les hommes naissent libres et indépendants.
- J’ai toujours vu que, pour réussir parfaitement bien dans le monde, il fallait avoir l’air fou et être sage.
- Dieu m’a donné du bien, et je me suis donné du superflu.
- Les grands seigneurs ont des plaisirs ; le peuple a de la joie.
La Brède…et Paris...
- Je bâtis à La Brède : mon bâtiment avance, et moi, je recule.
- Ce qui fait que j’aime être à La Brède, c’est qu’à La Brède il me semble que mon argent est sous mes pieds. A Paris, il me semble que je l’ai sur les épaules. A Paris, je dis : « il me faut dépenser que cela » ; à ma campagne, je dis : « Il me faut dépenser tout cela ».
- On est si accoutumé à voir les maisons de campagne des gens riches, qu’on est enchanté de voir celles des gens de goût.
- Dans les petites villes, on n’a point de jouissances, et dans les grandes, point de désirs.
- Je hais Versailles, parce que tout le monde y est petit ; j’aime Paris parce que tout le monde y est grand.
- J’aime Paris : on n’y fait point de réflexion ; on se défait de son âme .
- La Brède : c'’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse. (Cahiers)
- (Le château) : « Ce papillon que j’ai dépouillé de ses nymphes » (Cahiers)
- (Le château) C’est un des lieux aussi agréable qu’il y ait en France, tant la nature s’y trouve dans sa robe de chambre et au lever de son lit !
- Quand j’ai été dans le monde, je l’ai aimé comme si je ne pouvais souffrir la retraite ; quand j’ai été dans mes terres, je n’ai plus songé au monde. (Cahiers)
le vin... la table ...
- Je ne sais pas si c’est mon vin qui fait vendre mes œuvres ou mes œuvres qui font vendre mon vin…
- C’est une bonne chose que de vivre en France : les mets sont meilleurs que dans les pays froids, et on y a meilleur appétit que dans les pays chauds.
- La table ne contribue pas peu à nous donner cette gaieté qui, jointe à une certaine familiarité modeste, est appelée politesse.
- Nous évitons les deux extrémités où donnent les nations du Midi et du Nord : nous mangeons souvent ensemble, et nous ne buvons pas avec excès.
- Outre le plaisir que le vin nous fait par lui-même, nous devons encore à la joie des vendanges le plaisir des comédies et des tragédies.
- Le mot trinqueur vient infailliblement du bruit que font deux verres en se choquant (…)
- L’air, les raisins, les vins des bords de Garonne et l’humeur des Gascons sont d’excellents antidotes à la mélancolie…
- Athénée livre IX - fait mention d’un secret qu’on avait anciennement pour apprêter un cochon, bouilli d’un côté et rôti de l’autre.
- Le vin, par la joie qu’il inspire, favorise l’intempérance et, nous ramenant insensiblement vers lui-même, fait renaître nos débauches ou, du moins, notre goût.
- Les dîners sont innocents ; les soupers sont presque toujours criminels.
Citoyen…les lois…la morale...
- Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous.
- La liberté, il faut la conquérir, il faut la mériter, il ne faut pas en abuser.
- Un laboureur sur ses jambes est plus haut qu’un gentilhomme à genoux.
- C’est un bonheur d’être d’une grande naissance ; ce n’est pas un malheur d’être d’une médiocre ; le mérite console tout.
- Je vois que la plupart des choses sont bien et que le meilleur est très rare.
- Une belle action est une action qui a de la bonté, et qui demande de la force pour la faire.
- On a bien tort de ne point dire la vérité quand on peut : car on ne la dit pas toujours lorsqu’on le veut, et qu’on la cherche.
- La vérité n’a point de clients ; elle n’a que martyrs.
- (à son petit-fils) : J’avais pensé à vous donner des préceptes de morale. Mais si vous ne l’avez pas dans le cœur, vous ne la trouverez pas dans les livres.
- Un grand homme est celui qui voit vite, loin et juste.
- Quand, dans une nation, la naissance et les dignités ne donnent point d’empire, chacun cherche un empire naturel, qui est celui du mérite personnel.
- Il est très surprenant que les richesses des gens d’Eglise aient commencé par le principe de la pauvreté.
- Je suis un bon citoyen ; mais, dans quelque pays que je fusse né, je l’aurais été tout de même.
- (1750, famine en Agenais) Si la famine vient, la suprême loi c’est le salut du peuple.
- Il ne faut pas qu’on manque du nécessaire dans ma terre quand j’y ai du superflu. (Cahiers )( écrit lors de la famine de 1739)
Amitié...Caractère…
- On peut être menteur ; mais il ne faut jamais être faux.
- Quand je me fie à quelqu’un, je le fais sans réserve ; mais je me fie à peu de personnes.
- Je disais à un homme qui parlait mal de mon ami : « attaquez-moi, et laissez mes amis ».
- Ce n’est point notre esprit, mais notre âme qui nous conduit.
- J’aime incomparablement mieux être tourmenté par mon cœur que par mon esprit.
- Il faut avoir des opinions, des passions : on est pour lors à l’unisson de tout le monde. Tout homme qui a des sentiments modérés n’est [ordinairement] à l’unisson de personne.
- Les neveux sont nos enfants quand on le veut ; nos enfants le sont malgré nous.
- Je suis amoureux de l’amitié.
-Un homme qui a de l’esprit ne cherche point à en montrer : on ne se pare pas des ornements que l’on met tous les jours.
- Pour être heureux, il ne faut pas désirer de l’être plus que les autres.
- Il ne faut jamais répondre : si le public ne répond pas pour nous, la réponse ne vaut rien.
- J’aime les paysans : ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers.
- Il faut savoir le prix de l’argent : les prodigues ne le savent pas, et les avares, encore moins.
- L’attente est une chaîne qui lie tous nos plaisirs.
- Le ton du monde consiste beaucoup à parler des bagatelles comme des choses sérieuses, et des choses sérieuses comme des bagatelles.
- Il y a deux sortes d’hommes : ceux qui pensent, et ceux qui s’amusent.
Les Hommes... les Femmes…
- Tous les maris sont laids.
- Tout discours qu’on ne peut tenir devant les femmes, en France, est bas et obscène.
- Quand on veut dire des sottises aux femmes, il ne faut pas parler à l’oreille, mais à l’imagination.
- « Les gens extrêmement amoureux, disait quelqu’un, sont ordinairement discrets. »
- C’est un sexe bien ridicule que les femmes.
- Dans les jeunes femmes, la beauté supplée à l’esprit ; dans les vieilles, l’esprit supplée à la beauté.
- « Vous me mandez que vous m’aimez un peu. S’il vous fallut un an pour m ‘aimer un peu, combien vous en faudra-t-il pour m’aimer beaucoup ? »
- « Pourquoi t’inquiètes-tu de ce que je ne soupe pas ce soir avec toi. Je t’aime et tu m’aimes. Tu es bien plus réellement dans mon cœur que aucun autre lien du monde. »
- Vous me consultez si vous devez vous marier ou non. Je ne sais que vous dire, car les hommes, en général, ont jugé que c’était une sottise de se marier et la plupart des hommes, en particulier, ont décidé le contraire.
- Vous avez beau faire, je ne vous haïrai jamais. Vous pouvez m’affliger ; mais il vous est impossible de me déplaire.
- Vous venez de perdre votre mari ; vous ne m’aimerez plus.
- Votre rivale, mais vous n’avez point de rivale, est chargée de me dire quelques choses. Je ne veux point de tiers pour négocier avec vous. Je veux tout apprendre, jusqu’au refus, de la plus aimable bouche du monde.
- Pourquoi vous plaignez-vous du titre que je vous donne ? Je vous appelle ma femme, parce que vous ne l’êtes pas. Si vous l’étiez, je vous appellerais ma maîtresse.
- Que la haine que vous avez pour la mariage est juste ! (…) Vous voyez, Mademoiselle qu’il ne faut point confondre les chaînes de l’Hymen avec celles de l’amour ; il ne faut point se marier ; mais il faut aimer (…).
- Il n’y a pas deux cents ans que les femmes françaises s’avisèrent de prendre des caleçons. Elles se défirent bientôt de cet obstacle.
- Il y a parmi eux des hommes très malheureux que personnes ne consolent : ce sont les maris jaloux.
Il y en a que tout le monde hait : ce sont les maris jaloux