Remettre l'église au centre des villages, textes divers résumés par S I G M

Remettre l’église au centre du village,(par Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy )- Textes issus de la revue Patrimoine Environnement. Blog de Benoit de Sagazan. En vertu de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, les diocèses sont affectataires des environ 40 000 églises catholiques de France, 90 % d’entre elles étant propriété des communes. Nous disposerions sur l’ensemble du territoire métropolitain de 42 258 églises et chapelles paroissiales, dont 40 307 sont de propriété communale et 1 951 de propriété diocésaine.  Les Français restent attachés à leur église, pour des motifs parfois très divers...Allons nous Vers des usages partagés ?

 

10 juin 2021 :  webinaire international consacré à la « réutilisation et la régénération du patrimoine culturel et religieux dans le monde ».
L’Observateur permanent du Vatican auprès de l’Unesco a rappelé que le patrimoine culturel religieux devrait non seulement être protégé mais valorisé aussi pour mieux le faire dialoguer avec la communauté dans laquelle il se situe.

En vertu de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, les diocèses sont affectataires des 40 000 églises catholiques de France, 90 % d’entre elles étant propriété des communes. Faute de rénovations de plus en plus difficiles à financer, une part de ce patrimoine, dont le tiers est classé monument historique, s’est déjà fragilisée.
Face à la sécularisation de la société et à la baisse de fréquentation des églises, les communes sont contraintes à s’interroger sur leur devenir. Mais, croyants ou non, les Français restent attachés à leurs églises.
Comment imaginer des évolutions compatibles avec le souci de faire vivre l’édifice ?

Selon la Conférence des évêques de France, nous disposons sur l’ensemble du territoire métropolitain de 42 258 églises et chapelles paroissiales, dont 40 307 sont de propriété communale et 1 951 de propriété diocésaine.
Ni ce recensement, ni aucun autre inventaire, ne nous renseigne précisément sur l’état sanitaire des bâtiments.

Quoi qu’il en soit, un paradoxe français apparait bien entre une pratique dominicale qui décroit et un effort inégalé des communes à restaurer leurs églises.
En effet depuis les années 1980, qui correspondent aux « Années patrimoine » (1980 et 1983), jamais autant d’églises ont été restaurées qu’au cours des décennies précédentes.
Un effort qui a comme corolaire l’attachement croissant des Français à leur patrimoine de proximité, à un niveau jamais aussi élevé que depuis ces fameuses années 80.
Les cinq cas de referendums locaux portant sur la destruction ou non de l’église communale ont tous majoritairement voté sa restauration, malgré les coûts annoncés.
Il en ressort un sentiment de « possession commune » de l’édifice qui échappe ainsi tant au propriétaire légal qu’à l’affectataire.
Ces crises révèlent aussi combien restaurer fédère une population quand démolir la divise profondément.
Les Français restent attachés à leur église, pour des motifs parfois très divers qui mettent en relief sa dimension symbolique ou sacrée : Repère identitaire pour les uns, maison du rassemblement communautaire pour d‘autres ; maison de Dieu et des hommes pour certains chrétiens, temple ou sanctuaire inviolable pour d‘autres.

Vers des usages partagés ?

Lors du même colloque, Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy, ne s’est pas montré insensible à la question :

« Vouloir maintenir sans discernement les très nombreuses églises communales sous le régime de la stricte affectation alors que nous ne pourrons pas en avoir un usage convenable, c’est condamner à la ruine une grande partie du patrimoine religieux car nombre de petites communes ne pourront pas ou ne voudront pas s’engager dans l’entretien d’un édifice aussi peu utilisé par les fidèles ».

« Ce serait un usage partagé de l’église qui, sans mettre en cause son affectation première au culte, permettrait à l’édifice de rendre des services habituels à la population locale… »
Avancer dans la voie d’un usage partagé suppose de prendre en compte plusieurs éléments dont principalement la pluralité des acteurs concernés, la nécessité et la capacité d’instaurer entre eux un dialogue bienveillant et constructif, l’échelle favorable à la réflexion.

La première prise de conscience est celle de la pluralité des acteurs.

Comme on l’a déjà abordé, propriétaire et affectataire doivent également compter avec les associations de sauvegarde du patrimoine local et avec la population résidente, héritière historique des efforts des anciens dans l’édification du bâtiment cultuel et son entretien.

Les bonnes solutions seront celles partagées et admises par tous les acteurs.

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