( Mise à jour 09 mars ) - L’écologie souriante est-elle possible? Doute et perplexité ! par Florence Mothe, membre des 150 participants de la Convention citoyenne pour le climat, après les réunions d' octobre 2019 à février 2020

convention citoyenne 2FOTO Conv. 1000Fconventino citoyenne pour le climat Montesquieu, dans sa " théorie des climats" soutient que le climat pourrait influencer substantiellement la nature de l'être humain et de sa société...

 Ci après, en italique, les textes de Florence Mothe (assise  au premier plan sur la photo de groupe ), après les trois premières réunions :  (voir la biographie de Florence Mothe). Voir plus bas un bref résumé de l'objectif de la convention citoyenne et aussi comment s'est opéré le choix des 150 représentants après tirage au sort .

 

* Tout un chacun peut participer en envoyant un texte constructif ...si.gm@wanadoo.fr

Les propositions pourront concerner tous les secteurs responsables du changement climatique et affecter la vie quotidienne des Français :
•    le transport, •    l’agriculture, •    la consommation, •    le logement •    le travail…

* Clic sur  bref résumé par SIGM de l 'objectif de la convention

* Clic pour tout savoir sur le site officiel.


 

Ecologie et sous- développement (8 mars 2020)

  Si l'écologie pose déjà des problèmes difficiles à nos populations développées, qu'implique-t-elle comme sacrifices potentiels aux pays en voie de développement? Durant toute la Convention citoyenne sur le climat qui a tenu le week-end dernier son avant dernière séance, il a été question essentiellement des restrictions que devaient faire les pays du nord afin de restreindre leur émission de gaz à effet de serre. Mais si ces réflexions ont été sous-tendues par un souci de justice, il n'a guère été question du choc que la raréfaction des économies des pays du nord ferait éventuellement subir à ceux du sud. Si nous ne consommons plus, si nous n'importons plus, qui développera les économies africaines et celles de l'Amérique du sud ?
 Le problème de la répartition de la pauvreté dans le monde est un problème  complexe auquel se mêle le cynisme politique. Aux yeux de beaucoup de
dirigeants des pays riches, les pays pauvres doivent le rester pour que leurs matières premières puissent être exploitées à bas coût. Le plus souvent devenues les poubelles du monde, suscitant une émigration exponentielle, ces pays rattrapent au virage les pays développés en étant incapables de maitriser les problèmes de malnutrition, d'adduction d'eau, de santé publique ou en accueillant le terrorisme qui, né grâce à la fureur suscitée par les inégalités, prospère sur la misère et les querelles ethniques. Les programmes de développement relèvent très souvent de la bondieuserie laïque à défaut de couvrir des systèmes juteux de retro-commissions.
Que doit-on en penser ? La Françafrique prospère-t-elle toujours sur la misère humaine ? Les pays en voie de développement entretiennent-ils des
rapports sereins avec les pays émergeants ? L'écologie est-elle une réponse à ces questions essentielles mais forcément douloureuses et parfois sans
réponse?
C'est à ces problèmes que Florence Mothe consacrera la conférence qu'elle donnera le dimanche 15 mars à 17 h au château de Mongenan à Portets. Pour ne
pas écourter la passionnante "troisième mi-temps" qui suit les conférences et donne lieu, verre en main, à des débats passionnés, la conférence, en
raison du premier tour des élections municipales et de l'attente suscitée par les résultats, commencera à 17 h précises.



L’économie verte est un leurre ? ( 11 février 2020 ) 


« Bonjour à toutes et tous,  
La Convention est entrée dans une phase importante, au cours de laquelle vous finalisez vos travaux. Il est important que vos échanges se déroulent dans un contexte apaisé et serein.
Pour cela, il est souhaitable que désormais chacune et chacun d’entre vous protège la confidentialité de vos échanges sur vos propositions, que ce soit en groupe de travail, en plénière ou en intersession.
Les experts thématiques et légistiques sont à votre disposition pour vous aider dans vos travaux.
La médiatisation de vos propositions sera une condition de réussite de votre Convention, une fois que vous aurez achevé vos délibérations et adopté collectivement vos propositions ; nous veillerons à ce qu’elle soit la plus large et la plus efficace possible.  »


Cette recommandation ferme a été adressée à chacun des Conventionnels avant la session de ce week-end qui prétendait entrer dans la phase déterminante des propositions. Pour autant, l’une d’entre elles n’a guère rencontré l’agrément du Comité de Gouvernance. Certains d’entre nous avaient décidé de demander l’ajournement sine die des accords du CETA. Ce moratoire a été du plus mauvais effet auprès du Comité de Gouvernance qui veut bien que les Conventionnels rouspètent, mais pas trop. Pas contre l’Erat, pas à l’extérieur, et même pas entre nous. Il nous fut donc permis, du bout des lèvres, de pouvoir nous réunir, mais en dehors des heures de service, considérablement allongées ce week-end puisque la session commença dès vendredi matin, se poursuivit jusqu’à 20 h, et fut encadrée d’une main de fer par les membres de Res Publica, l’agence qui a pour charge de veiller à ce qu’aucune tête ni aucune idée ne dépasse.
Histoire de bien nous mettre dans le moule, deux intervenants, Christian Chavagneux et Agnès Benassy ont été conviés à nous expliquer que la crise climatique serait forcément en même temps financière. Pour Christian Chavagneux, les crises économiques résultent de multitudes de facteurs. Rien ne rapproche la banqueroute de Law de la crise de 1929, ni l’économie politique des bulles du dérapage des subprimes. Il a cité Hayek qui prétendait que les vices privés font les vertus publiques.
La France actuelle a salué de 1947 à 2002 les bienfaits du keynésianisme. Elle a créé plus d’emplois, elle a eu moins de dettes, ce qui est incontestablement un bienfait des emplois aidés. En même temps, la lutte contre le réchauffement climatique s’est installé parallèlement à la crise financière, ce qui vérifie l’hypothèse selon laquelle les meilleures escroqueries ont toujours quelque chose à voir avec la mode et l’air du temps. En 2007, les banques se sont rendu compte qu’elles avaient trop de dettes et pas assez de capital, ce qui a induit le « green is not good » car les projets écologiques sont à trop long terme pour intéresser vraiment les financiers. Du coup, c’est le financement privé qui doit s’y coller, seule solution pour aboutir à une levée d’argent suffisante.


-    Et les paradis fiscaux dans tout ça, le black, le dinero B, l’offshore plus noir que le pétrole , lui fut-il demandé ?


Réponse de l’économiste : on ne peut pas faire grand-chose. Le paradis fiscal n’est pas toujours exotique. Il va de l’Irlande aux iles Caïman, et sans doute bientôt à la Grande Bretagne.
Agnès Benassy est moins pessimiste. « La France a énormément profité de l’euro, clame-t-elle. Mais tout est à faire. Il faut repenser la politique sociale, refondre l’agriculture. La croissance verte n’est pas un élément dynamique en soi, pas plus que ne l’a été le moteur à explosion. Tout dépend de ce  qu’on en fait. Il ne faut pas se dissimuler que l’économie verte, par les coûts qu’elle induit, freinera la croissance. Le monde d’après sera un monde plus long, un monde qui devra aussi s’habituer à ce que l’Afrique sub-saharienne ait plus d’habitants que le Chine et que l’Inde. Saura-t-elle prendre le relais de la croissance mondiale ?
Autant dire que l’on sort plutôt déprimé de ce genre de communications. D’autant plus que les propositions qui ont été accouchées par les groupes de réflexion sont tout au plus du niveau du Café du commerce. On se perd en conjectures sur la finalité de cette Convention. Pourquoi nous a-t-on réunis ? A l’évidence, on ne fera rien de ce grand machin, si stérile en propositions . Après un endoctrinement ridicule, une prise en main constante et musclée, on ne distingue toujours pas le but de la manœuvre.


Le pouvoir  sait-il quoi faire ? Estime-t-il qu’il n’y a rien à faire ? Pense-t-il que quoi qu’on fasse, cela ne servira à rien ? A-t-il organisé tout ça pour parler d’autre chose, et pour démontrer finalement que le recours au citoyen n’avait aucun sens ? Tous les Conventionnels s’interrogent et aucune réponse n’est apportée à leurs interrogations.


 Ci après texte de Florence Mothe après le troisième week-end...en présence de Nicolas Hulot...

Un nuage… Ils sont sur un petit nuage… Les gilets jaunes n’attaqueront pas le Palais d’Iéna, vu que tout est bouché, quais, avenues, voies sur berges du Pont de l’Alma, au viaduc d’Auteuil et au Trocadéro. Et en plus, les Anglais ont décidé de nous copier. Ils quittent l’Europe, mais ils suivent la France et vont organiser eux aussi une Convention citoyenne pour le climat sur la modèle de la  nôtre. Donc, pourquoi se le cacher, si la terre est chaude, la vie est encore belle et Nicolas Hulot est parmi nous.
Solide, décontracté, affable et rasséréné ,l’ancien Ministre d’Etat est effectivement assis au premier rang de l’hémicycle du conseil Economique et Social, et pressé d’en débattre. Quand l’animateur appelle « le petit Nicolas », plus jeune citoyen âgé de 16 ans à faire partir de la Convention, Hulot se lève spontanément alors que la salle éclate de rire.
Mais l’ancien patron d’Ushuaïa ne se contente pas de vouloir être un personnage de Sempé. Il entre avec bravoure dans le vif du sujet : « Bienvenue dans la complexité, explique-t-il. Si j’ai hésité à venir, ce n’est ni par mépris, ni par doute. Je crois qu’il est bon de prolonger la présence des citoyens dans les institutions. Mais vous touchez à de vrais enjeux, car je suis convaincu que les enjeux sociaux et les enjeux écologiques se rejoignent. Nous ne manquons ni d’outils, ni de moyens, ni d’intelligences. Mais nous n’avons pas de volonté collective et pourtant, l’avenir sera radicalement différent de notre présent, et nous l’affronterons, de gré ou de force. »
Est-il désabusé par son expérience ministérielle écourtée ? Sans dire un mot contre Macron, il observe : « La politique est devenue un ring, c’est ce qui a induit la défiance citoyenne. Nous vivons dans un monde connecté où les inégalités sont constamment confrontées. Notre modèle économique détruit, accapare et ne partage pas. Il faut donner un statut aux biens communs : l’ eau, l’air, la terre. L’essentiel est toujours menacé par le superflu. »
Qu’a-t-il retiré de ses quelques mois  ? La certitude que le pouvoir ou en tout cas celui concédé aux ministres relève de la mystification car les états ont, en réalité, très peu de marge de manœuvre : « Au ministère j’avais un budget de 15 milliards, mais j’ai très vite compris que cet argent, s’il m’était affecté, était retiré d’ailleurs. La politique est donc l’art de chausser Pierre en déshabillant Paul. C’est Bercy qui commande. Or, quand on doit relever de grands défis, il faut oser faire tourner la planche à billets. Les traités, y compris celui de Maastricht , ne sont pas des lois divines. On s’y laisse enfermer parce que c’est commode. Et pendant ce temps-là, les agriculteurs se suicident alors qu’il serait si facile de créer un RSA agricole pour l’entretien de la biodiversité.
Quand on est au pouvoir, on constate que la démocratie participative n’est qu’un habillage. Jamais on ne tient compte des préconisations. On n’étudie jamais les alternatives. Ma première grosse déception a été de voir le Plan Hydrogène retoqué par Bercy, alors que les énergies fossiles étaient toujours sources de conflit, comme les diamants sont pour la plupart des diamants de guerre. Bercy continue imperturbablement à subventionner les énergies fossiles alors que le déficit de notre balance commerciale correspond exactement au coût de l’importation de ces énergies fossiles. Dans la dernière Loi de finances, Bercy fait 80 md’€ d’économie sur les ONG et la solidarité et octroie 70 m d’€ de subvention à l’huile de palme !
Peu avant mon départ du Gouvernement, j’avais demandé à copiloter la P.A.C. Refus outragé de Matignon. La PAC, c’est l’affaire du Ministre de l’Agriculture et de lui seul. Or, la P.A.C., c’est aussi les bois, les haies, les prairies, et le bio, seule activité agricole à croissance à deux chiffres. Et pourquoi l’Etat n’utiliserait-il pas pour promouvoir le bio le levier des commandes publiques, les cantines, la restauration collective ? L’Etat préfère signer le CETA qui assure  le retour sur notre sol de 68 molécules interdites.  Tant qu’il n’y aura pas d’obligation ni de contrainte en faveur de l’écologie , les choses n’avanceront pas. Il faut ajouter à l’article 1 de la Constitution « La République garantit un niveau  élevé de protection environnementale et la biodiversité ». Mais je pense que ce résultat sera difficile à obtenir car dans le programme de l’ENA l’étude du développement durable est optionnel, c’est-à-dire que personne ne l’étudie. »
Quittant l’hémicycle sous une standing ovation, Nicolas Hulot a montré sa sincérité, ce qui est bien rare de nos jours. Il sait que le chemin sera long et probablement emprunté par les générations futures. Mais le problème est que l’on n’a plus le temps de condamner le nord à la richesse et le sud à la pauvreté. Mais comment,  comment donc, en convaincre Bercy ?

 


*Ci après texte de Florence Mothe après le deuxième week-end :  Du doute à la perplexité.

Une gigantesque galère composée d’un sapin de vingt-quatre mètres coupé en deux posé sur des feuilles de cuir fraîchement tanné qui répandent une odeur pestilentielle, œuvre du Pape de l’arte povera Guiseppe Penone, habite la salle hypostyle du Palais d’Iéna. Ce dépôt de la FIAC est symbolique de la deuxième session de la Convention citoyenne sur le climat réunie  le week-end dernier à Paris, au Conseil économique, social et environnemental. Quarante suppléants avaient été désignés au départ en cas d’empêchement des cent cinquante titulaires. Cette précaution s’est avérée sage car on découvrait ce vendredi beaucoup de nouvelles têtes parmi les conventionnels.
Soucieux de ne pas se laisser endoctriner, ces derniers ont accueilli  avec un certain agacement la communication très orientée de Mme Katheline Schubert, professeur d’économie à l’Ecole d’Economie de Paris et membre du CESE, sur la taxe carbone, qualifiée « d’impopulaire, mais nécessaire. » Les réactions de l’assistance que les animateurs ont eu quelque mal à maitriser  étaient observées avec attention, du haut des travées par M. Jean Jouzel, lui aussi membre du CESE et directeur de recherche émérite au CEA.
Celui que l’on présente souvent comme le premier climatologue français, a été durement pris à partie dans l’ouvrage publié en 2012 par Christain Gérondeau aux Editions du Toucan « Ecologie, la fin des illusions » dans lequel l’ancien Monsieur Sécurité Routière affirme que Jean Jouzel est glaciologue et non climatologue et que cet inspirateur du Grenelle de l’environnement devenu incontournable ne serait à son poste que pour visser un système ,celui de l’IPCC (Intergovernemental panel on climate change) que nous appelons GIEC (Groupe intergouvernemental des experts du climat), qui recouvrirait non un organisme à caractère scientifique, mais un organisme destiné à avaliser les positions politiques de 195 gouvernements hâtivement recouvertes de pseudo-connaissances scientifiques.
Cette position abrupte ne peut qu’interpeler le conventionnel quand on sait que les préconisations du GIEC sur l’abandon des énergies fossiles coûteraient 12 280 milliards de dollars à être mises en œuvre, somme qui devrait être essentiellement dépensée dans les pays en voie de développement mais financée par les pays développés qui, d’évidence, n’y sont pas disposés.
On comprend, dés lors, la position qui est  celle du gouvernement, de renforcer la filière nucléaire, tout en faisant croire que les énergies nouvelles seront soutenues. Elles ne pourront l’être que dans le cadre de dépenses « métapubliques », c’est-à-dire dans le cadre de dépenses qui résultent de décisions publiques mais ne transparaissent pas dans les comptes publics car elles sont prises en charge par les consommateurs ou d’autres acteurs économiques. Or, le consommateur ignore généralement que l’électricité est si abondante en France que notre pays en exporte 360 jours par an et en importe seulement 5 jours. En bonne logique, les prix, au lieu de toujours augmenter jusqu’à être insoutenables pour la plupart des utilisateurs, devaient être fortement minorés. Où passe donc l’argent ? Pourquoi avoir imposé des ampoules coûteuses et prétendument solides alors que chacun constate qu’elles sont beaucoup plus fragiles que les anciennes ?
Ces observations quotidiennes ne peuvent qu’inquiéter les membres de la Convention sur le climat dont le scepticisme évolue de la méfiance à la curiosité, du doute à la perplexité voire à la suspicion. Cette suspicion s’installe carrément quand les intervenants expliquent le mécanisme compliqué des quotas de taxe carbone régi au niveau européen qui sont mis aux enchères et peuvent être revendus au plus offrant, d’où une spéculation juteuse pour certains.
Les économistes ont cependant calculé que le vrai coût de la nature est de 15 millions d’€ par an et par personne. On ne peut donc qu’en arriver à la conclusion que tout le bastringue climatique est beaucoup plus économique qu’éthique.
Samedi, la journée a été consacrée aux réflexions des différents groupes dans une atmosphère studieuse de café du commerce. Une intervenante s’est détachée du lot, Alma Dufour, qui a reconnu l’incompatibilité manifeste entre l’économie circulaire et l’économie mondialisée. Car les modèles non polluants qu’on présente en Europe comme le fin du fin, la voiture électrique par exemple, aboutissent en fin de compte à une pollution délocalisée, tout comme le recyclage, notamment des vêtements qui s’avère aléatoire est le nouvel Eldorado des investisseurs malins qui ont déjà fait fortune sur le dos des consommateurs dans l’eau ou dans le pétrole.


          * Ci après texte de Florence Mothe après le premier week-end:

L’écologie souriante est-elle possible ? Le gouvernement hésite. Il cherche le courage pour y aller. Il guette l’approbation.  Cet aveu a été proféré samedi devant les cent cinquante membres de la Convention citoyenne pour le climat réunis à Paris au Palais d’Iéna par Laurence Tubiana, ancienne conseillère de Lionel Jospin et de Laurent Fabius, co-organisatrice avec Thierry Pech, fondateur du think-tank Terra Nova, de la Convention. Durant ce premier week-end, les conventionnels ont eu, en effet, l’impression assez désagréable d’avoir été invités à réfléchir sur des problèmes dont la solution avait déjà été arrêtée, si ce n’est adoptée.
Il a été clair, en effet, dans le discours – au demeurant assez médiocre- d’Edouard Philippe qu’une part majorée du nucléaire dans l’énergie était déjà actée. Le Premier Ministre a expliqué que la nucléaire était moins polluant que le pétrole et le charbon, qu’il était globalement moins cher que les autres énergies, et qu’il assurait en outre l’indépendance énergétique de la France. De même, il est clair qu’un rétablissement majoré de la taxe carbone est déjà décidé pour les mois qui viennent et que la Convention est priée de statuer dans ce sens.

Le sentiment qui se dégage de la réflexion des conventionnels qui ont tous fait un gros effort de préparation des débats et d’attention à ceux-ci, quels que soient leur origine, leur profession, leur âge, ou leur niveau d’étude, est que cette réunion, présentée comme une assemblée expérimentale  devant changer les règles du dialogue démocratique et aboutir à une  forme législative  transmise  sans filtre , était, en fait, le moyen de faire porter la responsabilité de mesures impopulaires à une délibération collective ayant, par conséquent, force de loi.

Les organisateurs, néanmoins, en sont parfaitement conscients, même s’ils prétendent que la manière qui nous est proposée de délibérer de manière institutionnelle à travers un tirage au sort choisi par algorithme mettra fin à « une promesse démocratique trahie depuis deux cents ans ».
Ce vaste programme expérimental est donc, on le voit, encore plus ambitieux que l’exercice de la transition énergétique.

Celle-ci peut-elle se faire dans le cadre d’une «  écologie souriante » ? D’évidence, rien n’est moins sûr quand on sait qu’une autre mesure, manifestement déjà dans les tuyaux, consisterait à faire supporter aux entreprises un « forfait mobilité » de 400 € annuels récompensant les salariés « bons élèves » qui utiliseraient les transports en commun ou le co-voiturage.

Durant ce premier week-end, l’impression qui s’est également dégagée est que l’analyse du problème écologique est faite par des sachants, adoptant la même position, et refusant d’emblée toute solution innovante. J’ai personnellement posé à Mme  Valérie  Masson-Delmotte, paléoclimatologue, la question de savoir ce qui avait causé la petite glaciation ressentie au XVIII° siècle qui avait amené Montesquieu à reprendre les travaux d’Hippocrate et d’Aristote sur la théorie des climats. La réponse a été fort claire : « La baisse de température ressentie en France au XVIII° siècle est due à une série d’éruptions volcaniques  dont les particules ont créé un filtre naturel au rayonnement solaire. »
Mais à la question : « Ne peut-on pas doper de manière expérimentale cette activité volcanique et récupérer du même coup l’énergie contenue dans la lave ? » la réponse est plus floue : « Ce n’est pas envisagé car ce serait traiter le mal par le mal. »
Aux yeux des scientifiques bien-pensants, il n’y a donc qu’une solution : faire du vélo et empêcher les vaches de produire des gaz à effet de serre.
Or, toute l’histoire de la science démontre qu’elle n’a évolué qu’à travers des théories marginales et au départ si ce n’est interdites, du moins controversées.
Pourtant le constat est péremptoire : le réchauffement climatique a commencé en 1750 sous l’influence des pollutions industrielles et il est actuellement d’1% tous les cent ans alors qu’il devrait l’être d’1% tous les mille ans. Mais on oublie de dire qu’il évolue encore aujourd’hui en raison de la force d’inertie  climatérique qui est d’environ trente ans après restauration  de la couche d’ozone. Or, ses lésions ont commencé à décroitre en 1990, et nous n’en ressentons pas encore les effets.

Pour autant, la France continue à produire 6,6 tonnes de gaz carbonique par personne et pas an. 27% de son littoral est guetté par l’érosion, et malgré cela, aucun d’entre nous ne peut encore mesurer son propre bilan carbone. Si les choses restent en l’état, nous entrerons sous peu dans le territoire inconnu d’un climat différent avec la prolifération d’algues toxiques, de moustiques qui obéreront les limites physiologiques humaines déjà atteintes dans certains pays tropicaux.
« Ce que sera la France en 2050, c’est à vous de me le dire » confesse Edouard Philippe dans un magnifique aveu d’impuissance.
Au fond, la Convention citoyenne est pour le gouvernement un moyen commode de contrebalancer les lobbys, industrie automobile et grande distribution. Il serait simple d’interdire la vente des produits préemballés. Il serait simple de prendre une Loi Evin interdisant la publicité sur les cross over et les 4/4. Mais ce serait contrarier des gens bien puissants, et il vaut mieux, par conséquent, n’adopter aucune stratégie nationale, proposer des mesures fragmentaires, laisser les élus artificialiser les sols et ne pas intégrer le problème du climat dans les décisions publiques.

A dire vrai, la population de la France représente en tout et pour tout trois villes chinoises. Aussi la Convention citoyenne pour le climat devra-t-elle sans doute, faute de mieux, se contenter d’avoir valeur d’exemple. fin de citation.




L'objectif de la convention est de redessiner les mesures concrètes d’aides aux citoyens dans la transition climatique et de définir des mesures complémentaires (ainsi que leur financement) pour permettre à la France d'atteindre ses objectifs écologiques, notamment celui de baisser les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % en 2030 par rapport à 1990.
Rester sous le seuil des 1,5 °C de réchauffement depuis l’ère préindustrielle.

Les propositions qui émaneront de la convention citoyenne seront soumises soit au vote du Parlement, soit à référendum, ou donneront lieu directement à des mesures réglementaires.
À cette fin, les citoyens devront formuler des propositions précises, sous forme de projets de dispositions législatives ou réglementaires.

Un appui technique et juridique sera mis en place pour assurer la transcription juridique des propositions formulées par les citoyens.

Les propositions qui émaneront de la convention citoyenne seront soumises soit au vote du Parlement, soit à référendum, ou donneront lieu directement à des mesures réglementaires. À cette fin, les citoyens devront formuler des propositions précises, sous forme de projets de dispositions législatives ou réglementaires.


1 question
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale ?

1 objectif
Définir des mesures qui seront soumises sans filtre soit au référendum, soit au vote du Parlement, soit appliquées par voie réglementaire.

Les propositions pourront donc concerner tous les secteurs responsables du changement climatique et affecter la vie quotidienne des Français :
•    le transport,
•    l’agriculture,
•    la consommation,
•    le logement
•    le travail…


Et enfin pour tout savoir en un clic sur le site officiel

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