Léognan, "du visible à l'introuvable"

 

*" Cultures et traditions locales : du visible à l'introuvable" :

par Anne Marie et Jean Claude Caron ; 1996 ;

 

téléchargez texte Léognan

 

Avec ses 8148 habitants la commune de LEOGNAN compte un tiers de la population du canton. D'une superficie de 4143 hectares dont 500 hectares de vignes prestigieuses et 2234 hectares de bois dont la moitié est en exploitation, nous avons là les deux principales richesses du pays. Altitude de 15m à 21m au point le plus haut. La population est passée de 3044 habitants à plus de 8000 en seize ans, la progression est spectaculaire, une des plus fortes que nous ayons encore rencontré dans le canton. Si l'altitude est bien de 21m au lieu dit "Lipoumey-Le-Haut", elle varie jusqu'à 15m seulement, par exemple au "Moulin de Renaud" où est implantée aujourd'hui la station d'épuration des eaux usées.

De nombreux petits ruisseaux traversent LEOGNAN, le principal étant "l'Eau-Blanche" qui se jette à Courréjan alors que sa source se situe à Lipoumey-Le-Haut. Autrefois on venait faire blanchir des toiles dans son eau, c'est à cette pratique qu'elle devrait son nom, suppose-t-on. Cette "Eau Blanche" possède de nombreux affluents qui ont donné leur nom à des lieux-dits ou à des châteaux, nous en citerons quelques-uns tels l'Hermitage, le Bergey, l'Olivier ou le Veret Blanc sur la rive gauche ou bien encore Larrivet sur la rive droite. Avec tous ces cours d'eau il était inévitable qu'il y ait beaucoup de moulins. Si on regarde une carte ancienne, la carte de Belleyme par exemple, on ne remarque pas moins de sept moulins sur "l'Eau-Blanche". Les moulins qui ont été épargnés par la destruction tels ceux du Coquillat ou de Brisson sont aujourd'hui d'agréables demeures.

Il existe diverses interprétations du nom de LEOGNAN et bien sûr aucune certitude. Voici quelques-unes de ces origines possibles : LEOGNAN était autrefois, au douzième siècle encore, "Leunhan" ce qui serait l'équivalent gascon de "Le domaine de Léonius", Léonius étant un gallo-romain possédant une villa dans la région c'est l'interprétation la plus couramment acceptée. D'autres érudits font remarquer que le nom se décompose ainsi : "Leu...Nhan", "Leu" signifiant, comme chacun le sait, Loup et "Nhan" désigne soit un aqueduc, une source, un hameau ou encore une maison ! Et puis "Leu" parfois indiquait un Bois Sacré... Alors nous n'avons que l'embarras du choix, Val du Loup ? Source du Loup ? Maison du Bois ? Poésie et imagination peuvent se donner rendez-vous... Malgré tout il convient de remarquer que si la région de LEOGNAN était habitée à l'époque gallo-romaine et bien avant comme on le verra, le poète du IVe siècle, Ausone, situe à LEUNHAN le départ d'un aqueduc qui alimentait Bordeaux en eau potable et que si les bois et forêts ne manquaient pas autour de LEOGNAN les loups étaient redoutés par les voyageurs du Moyen-Age et jusqu'au siècle dernier, du côté du Bois de Bedat à Saint Médard d'Eyrans on parlait encore de bande de loups... Le château La Louvière leur doit sans doute l'origine de son nom.

On trouve à LEOGNAN de très nombreux fossiles d'animaux marins et de coquillages datant de l'époque tertiaire alors que l'Aquitaine était encore sous les eaux pour une grande partie. Le lieu-dit "Coquillat" leur doit son nom, tant on les a trouvés là en grand nombre. Les plus anciennes traces d'occupations humaines remontent au néolithique, on peut encore voir un dolmen que les spécialistes estiment dater de 2 à 3000 ans avant notre ère. Ce dolmen de "Peyrehaut", soit "la Pierre Haute", se compose de cinq blocs de pierre, quatre debout le cinquième, la table sans doute, renversé. Ils sont en poudingue c'est-à-dire un amalgame de roches et galets d'origines différentes liés entre eux, le tout couvert de mousse et en partie dissimulé sous les ronces. Découverts en 1863 ils se situent entre LEOGNAN et Villenave d'Ornon dans le bois d'une propriété privée, nous n'avons pas pu les voir autrement que sur photographies.

Une autre découverte, récente puisqu'elle date de 1975 et fortuite puisqu'il s'agissait de creuser les fondations d'une maison, nous apporte un autre témoignage d'habitat antique, probablement du 3e siècle avant notre ère. Près de l'Eau-Blanche, 8, chemin du Coquillat une sépulture celtique a été mise au jour, il s'agit d'une sépulture à incinération contenant des petits objets métalliques et des céramiques, fragments d'épée et pointes de lance mutilées selon le rite celte, un lingot de litharge cuivreuse de 2 kg 500 et trois vases fermés qui contenaient des cendres et des restes humains. Cette sépulture n'était certainement pas isolée mais doit faire partie d'une nécropole qui n'a pas encore été découverte. Il est probable que le Bourg a été créé vers le cinquième ou le sixième siècle de notre ère, on peut encore voir un sarcophage en pierre de l'époque mérovingienne au château Ferbos. Beaucoup d'historiens pensent qu'à l'origine LEOGNAN et VILLENAVE D'ORNON étaient une paroisse commune, la scission a eu lieu plus tard. Les pierres qui marquaient les limites de LEOGNAN autrefois sont paraît-il toujours visibles sur les bords de route, nous devons avouer que nous ne les avons pas trouvées.

La Roche Maurine et la Pierre Sarrazine marquaient les limites avec MARTILLAC au Breyra, sur la route de LEOGNAN à LA BREDE l'une d'elles située Chemin Gallian portait d'un côté le L des Lalande, premiers seigneurs de LA BREDE, de l'autre côté le Croissant de BORDEAUX. On remarquera les noms donnés à ces pierres, ils commémorent le passage des Sarrasins au VIIIe siècle. D'autres lieux-dits en gardent la mémoire, par exemple Moras, Rochemorin, Sarcignan ou Saranzot.

Au XIIIe siècle LEOGNAN passe sous domination anglaise, le roi Edouard 1e ayant acheté 3000 livres le Comtau d'Ornon dont LEOGNAN faisait partie. C'est la grande époque du défrichement des terres. L'abbé de Sainte Croix, Guilhem de La Louvière, devient Prévôt de LEOGNAN, on pense que le château de La Louvière primitif date de cette époque. La première chapelle édifiée à La Louvière était dédiée à Catherine de DURAIGNES, elle existait encore au XVIIIe siècle. Sainte Catherine de Duraignes fut vite assimilée à Notre Dame et fêtée le 15 août puis plus tard la fête de La Duraignes fut célébrée avec les vendanges, en octobre. Notre Dame de Duraignes est aujourd'hui symbolisée par l'étoile dans le blason de LEOGNAN. Il y avait une autre très ancienne chapelle, dédiée à Saint Martin et qui faisait partie d'un hôpital construit par les Hospitaliers de Saint Jean et destiné aux pèlerins de Compostelle. Il reste peu de chose de cette chapelle devenue l'église de LEOGNAN hormis l'abside polygonale à neuf pans et l'absidiole nord.

Saint Martin partage avec Saint Eutrope l'honneur d'être les saints patrons de LEOGNAN, on retrouve leur souvenir dans l'actuel blason de la commune sous forme de deux crosses. Saint Eutrope était un évêque du troisième siècle, originaire de Saintes et qui évangélisa le nord de l'Aquitaine. Une tradition aujourd'hui tombée en désuétude voulait qu'au cours d'une procession les femmes enceintes fassent neuf fois le tour de la châsse contenant des reliques du Saint qui avait le pouvoir de protéger leur grossesse, cette procession avait lieu au mois de mai dans l'église. La paroisse de LEOGNAN faisait partie de l'ancienne archiprêtrée du Cernès, l'église actuelle a une abside romane à neuf pans et possède trois nefs ainsi qu'un double étage d'arcature, son clocher a été édifié en 1467. En fait il reste peu de vestiges de la chapelle Saint Martin ; construite au XIe siècle par les Hospitaliers, elle a été presque entièrement reconstruite en 1852 après avoir servi de Temple à la déesse Raison pendant la Révolution qui avait également transformé la sacristie en prison... C'est aussi au XIXe siècle que le cimetière qui entourait alors l'église fut déplacé. Cette sacristie est classée, nous apprend-on, mais elle est vide et nous ne pouvons pas la visiter.

L'église est ouverte aux visites ce qui est relativement rare, (à vérifier en 2008 ! note du SIGM) deux dames nous accueillent et acceptent aimablement de répondre à nos questions. L'église est dédiée à saint Martin qui est représenté sur un vitrail éclairant le chœur. Les vitraux, estampillés de la Maison FEUR, sont signés J. VILLIET, nous y lisons la date de 1885. Le chœur est de style roman mais il a été restaurée en 1972 par les Beaux-Arts. nous remarquons sur notre gauche une colonnette torsadée, un Christ en bois doré est au-dessus de l'ancien autel, la statue est très belle et semble ancienne. Il y a aussi des chapiteaux sculptés qui retiennent l'attention. Sur le sol devant l'autel on voit deux colombes entourant un calice. Sur la droite se trouve l'ancienne chapelle Saint Eutrope, on peut y admirer un tabernacle en cuivre rehaussé d'émaux. Il est exposé depuis 1960 et représente des scènes de la vie du Christ. Sur la gauche se trouve l'autel de la Vierge, c'est le seul côté de l'église qui est encore peint, deux médaillons attirent le regard par la finesse d'exécution des portraits qui y sont peints, une date est lisible : 1927. L'autel lui-même est en marbre blanc alors que les deux bénitiers près de l'entrée, sont en marbre rouge veiné de blanc. Le fond baptismal quant à lui est en pierre gravée ovale. La chaire est couronnée par l'Archange Saint Michel, entourée des quatre é vangélistes, qu'on retrouve aussi devant l'autel, encadrant le Christ. Le chemin de croix est peint sur bois, il est de 1883. L'église possède aussi un orgue. Cette église de LEOGNAN est intéressante à visiter, d'ailleurs elle est parfois inscrite dans les circuits touristiques guidés de la région. En sortant de l'église, nous laissons le stade sur notre gauche et nous suivons un chemin qui mène à un ruisseau, un pont l'enjambe, il porte la date de 1922 et marque bien son âge, les rambardes sont cassées. De part et d'autres nous voyons des pierres octogonales qui paraissent être les restes de piliers d'un grand portail, un sentier aussi bucolique que boueux abouti plus loin a une route. Nous prenons quelques photos et revenons sur nos pas. Nous nous retrouvons devant l'église, en face de celle-ci un joli manoir qui semble du XVIIIe siècle mais a été en réalité construit au XIXe et dont le corps de logis principal possède un toit en ardoise se dresse au milieu d'un parc agréable. Il s'agit de la Chartreuse de Belin, en suivant son mur de clôture vers la droite on découvre un petit oratoire avec une jolie Vierge à l'Enfant.

Les châteaux sont nombreux à LEOGNAN, le principal intérêt de beaucoup d'entre eux réside dans leur production viticole mais quelques-uns sont aussi de très belles demeures parfois chargées d'histoires.

Le Chemin des Terres Rousses passe à travers bois et nous mène au Château de LEOGNAN, une jolie demeure avec chapelle privée mais il est impossible de visiter.

Nous passons devant le château HAUT-BERGEY et le domaine CHEVALIER qui sont deux propriétés viticoles, la première se compose d'un château ancien et de bâtiments plus récents aux murs roses, la deuxième est une chartreuse.

Le château FERBOS a été construit au XVIIIe siècle mais il est d'un style architectural plus habituel au XVIIe, c'est lui qui possède le sarcophage de pierre dont nous avons déjà parlé.

Le château de TERRE DE BRAMON date de 1671 mais en réalité il a été reconstruit presque complètement à partir de 1850.

En prenant la direction de SAUCATS nous trouvons le Château de FRANCE et quelques centaines de mètres plus loin, sur le même côté de route, le château FIEUZAL, ce sont deux propriétés viticoles mais le jour de notre enquête étant un samedi les chais étaient fermés, nous n'avons pu rencontrer personne.

Un peu avant d'arriver au château de FRANCE, sur la gauche de la route se trouve le CHÂTEAUNEUF. L'entrée de la propriété est marquée par deux piliers de pierre portant gravé les mentions "Châteauneuf" et "1e cru classé des Graves". Aujourd'hui c'est une maison de Convalescence, on y accède par une petite route privée, goudronnée et bordée d'arbres hélas dépourvus de feuilles en cette saison, le château est à environ 1Km de là au milieu d'un grand parc. En face des bâtiments nous découvrons une vieille tour recouverte de lierre. Ce château a été construit au siècle dernier par M. Théodore DUCOS, ministre de la Marine sous le Second Empire, nous avons d'ailleurs vu une plaque apposée dans l'église, don de la commune en mémoire de monsieur et madame DUCOS. Une tradition veut que Napoléon III et l'impératrice Eugénie y firent étape lors d'un voyage.

Le château CARBONNIEUX est réputé appartenir à LEOGNAN, cette coutume date de plusieurs siècles pourtant si la plus grande partie de ses terres est bien située sur la commune de LEOGNAN, le château lui-même est à VILLENAVE-d'ORNON. Situé sur les sources de VEYRES il se compose de trois corps de logis entourant une cour carrée, aux angles quatre pavillons à toits pointus et une tourelle, il paraît qu'à une certaine époque il a possédé jusqu'à douze tours. On peut lire une date : MDCCXL et en réalité le château que nous voyons aujourd'hui a été construit sur des plans du XVIIIe siècle, il appartenait alors à l'abbaye Sainte Croix de Bordeaux et le portail de la cour d'honneur date de cette époque. Dans les archives on trouve trace de son existence à partir de 1380, au XVe siècle il appartient aux Hospices de Bordeaux, les fenêtres à meneaux qu'il possède encore viennent peut-être de cette époque. Au XVIIe siècle le château CARBONNIEUX servit de rendez-vous de chasse au duc d'EpernoN, les guerres de la FRONDE ne l'ont pas épargné, il tomba aux mains des Parlementaires bordelais. Au XVIIIe siècle, il appartenait donc aux moines de SAINTE-CROIX, plus les vignes s'étendaient et plus leur réputation grandissait, le nom de CARBONNIEUX était déjà prestigieux et son vin s'exportait à l'étranger, jusqu'en Turquie. Ce pays étant soumis à la loi coranique les moines trouvèrent l'astuce permettant d'exporter et vendre leur vin dans ce pays sans choquer les pieux adeptes : ils étiquetèrent simplement leurs caisses de vins "Eau Minérale" ! Après la Révolution le château changea de propriétaire et fut acheté par la famille de BOUCHEREAU.

LE CHATEAU LA LOUVIERE tient son nom des fort nombreuses bandes de loups qui hantaient la région au Moyen-Age et jusqu'au siècle dernier, ainsi le veut la tradition et c'est très vraisemblable. Le château actuel est bien sûr diffèrent du château primitif qui date du XIIIe siècle alors qu'un abbé de Sainte Croix, Guilhem de La Louvière, était Prévôt de Leognan. Au XIVe siècle Robert de Guilloche était le seigneur de La Louvière et au siècle suivant, pendant les guerres de religions, le château servit de refuge à son propriétaire protestant qui dut y livrer une bataille contre les catholiques en 1569. A la suite de cette bataille le château changea de maître et échut au baron de Roquetaillade qui le vendit ensuite à Armand de Gascq, abbé de Sainte Croix qui le céda à son tour aux Chartreux de Bordeaux. Puis vint la Révolution et après celle-ci La Louviere devint propriété de Monsieur Mareilhac, maire de Bordeaux. Le château que nous connaissons actuellement a été construit à ce moment-là, Monsieur Mareilhac fit presque raser entièrement le vieux château pour le rebâtir selon des plans que l'on dit dessinés par Victor Louis, l'architecte bien connu de l'époque, la décoration a été réalisée par le peintre Lonsing. La Louviere se présente comme une construction classique du XVIIIe siècle, un bâtiment rectangulaire d'un étage coiffé de mansardes, chaque façade est ornée d'un perron. Derrière la demeure il y a une pièce d'eau ovale et une imposante allée de platanes qui débouche sur une route, dans le parc se trouve une fontaine aux fossiles mais il est impossible de visiter cette propriété privée. Son passé historique ne doit pas nous faire oublier que le château de La Louvière est une propriété viticole de 62 hectares, dont 48 de vignes, qui produit des vins rouges et blancs d'appellation "Pessac-Leognan". Le propriétaire actuel a acheté le château en 1965, il essaie d'adapter des méthodes anciennes à un matériel moderne, les vins blancs sont toujours vendangés à la main. La Louviere est un site inscrit depuis le 19 mars 1946.

Un des affluents de l'Eau-Blanche s'appelle Olivier, mais c'est aussi le nom d'un magnifique château féodal chargé d'histoire. Les textes anciens du XIIe siècle mentionnent une Seigneurie d'Ollivey, ou Ollivier, paroisse de Leunhan et dès le XIIIe siècle les seigneurs prêtent hommage au roi d'Angleterre. la seigneurie est nommée Salle de Leognan et fut un des nombreux rendez-vous de chasse du Prince Noir. La tradition lui donne un autre hôte illustre, Du Guesclin y résida lui-même pendant la Guerre de Cent Ans, aux environs de l'an de grâce 1374. Avant ce séjour du commandant des Armées de France, un mariage eut lieu en 1350, entre Rostang d'Ollivey et Elisabeth de Lalande, de la famille des seigneurs de La Brede. La dernière mention connue du nom d'Ollivey est faite en 1467, il est question de Bernard d'Ollivey, Seigneur de La Brede (archives de Gironde). Un autre mariage, qui eut lieu le 22 avril 1663, revêt une grande importance puisque ce jour là Marie de Lasserre, fille unique du propriétaire du château Ollivier a épousé Pierre de Penel, baron de La Brede, qui avait hérité les terres et titres de son grand-père Gaston de l'Isle, ils eurent une fille qui fut la mère de MONTESQUIEU. Si, après avoir abrité le Prince Noir et Du Guesclin, le Château Ollivier peut s'enorgueillir d'avoir donné le jour à la mère de Montesquieu la famille de La Brede ne le garda pas longtemps, il fut vendu en 1687 et revendu en 1715. Ce nouveau propriétaire entrepris de faire des travaux d'envergure, et se sont ces transformations qui lui donnent son allure d'aujourd'hui. La façade fut remaniée, les fenêtres agrandies et des pièces d'eau furent creusées afin d'en faire une demeure d'agrément. Du château primitif il ne reste guère que le donjon central et les soubassements. La salle de garde du château contient un puits depuis lequel une tradition tenace veut que parte un souterrain de 12 km, aboutissant au château de La Brede. Au XIXe siècle la propriété a changé souvent de mains, un marchand de biens qui la convoitait s'est vu devancé par un autre acheteur et en conçut un tel dépit qu'il mit le feu et en fit brûler les archives et documents. Il est de mauvaises colères bien dévastatrices ! Bien sûr ce château est un cru classé Graves, rouges et blancs. Il ne nous a pas été possible de visiter l'intérieur du château mais nous avons eu l'autorisation de pénétrer dans le parc. Tout au bout d'une belle allée privée, nous découvrons des bâtiments agricoles et des bureaux sur notre droite, sur un linteau de porte nous pouvons lire la date de 1894, à gauche se dresse le château, magnifique demeure qui a conservé l'apparence de son caractère féodal, il est entouré de douves emplies d'eau et il y a même un pont levis. Quand on en fait le tour une heureuse surprise nous attend, une fontaine dont le bassin alimenté par une source est rempli d'eau, dominé par une sorte de sphinx d'allure féminine et féline d'une inspiration gréco-égyptienne, une douzaine de statues de pierre l'entourent, figures féminines ou masculines, certaines cornues, difficilement identifiables car couvertes de mousse et plus ou moins rongées par le temps mais dont l'aspect ésotérique semble évident. L'ensemble, qui date du XVIIIe siècle, est insolite mais non dépourvu de charme.

Il nous faut signaler une autre pièce du patrimoine de Leognan qui a fait parler d'elle car il a fallut l'enlever pour cause d'aménagement de carrefour en 1986, il s'agit de la Croix du Bicon, construite par Monsieur Moreau en 1893. Elle a été remise en place et se dresse aujourd'hui à l'angle de la route de Bordeaux et de l'avenue de Duraignes.

Leognan n'est pas constitué seulement de châteaux viticoles, aussi prestigieux et nombreux soient-ils c'est aussi le bourg le plus peuplé du canton, très animé il prend parfois l'allure d'une petite ville. Les commerces sont variés que se soient les petits commerces, les grandes surfaces ou encore le marché qui se tient le samedi, l'artisanat a sa place et l'industrie est présente, pharmacies, médecins, vétérinaires ne manquent pas. Leognan compte deux écoles maternelles, deux écoles primaires et un collège quant aux associations elles sont très nombreuses et éclectiques, comité des fêtes, écoles de danse, de musique, d'arts plastiques, des chorales, une quinzaine environ qui proposent des activités culturelles ou de loisirs sans oublier le sport : le choix s'étend sur une vingtaine de pratiques différentes dont le judo et le tir à l'arc.Le centre Georges Brassens est un centre culturel municipal qui offre au public une Bibliothèque, une école de théâtre, musique et danse, trois séances de cinéma sont organisées par semaine et tous les mois une exposition nouvelle, aux thèmes très diversifiés. Leognan est une commune qui semble vivante, non dépourvue d'atouts et qui a la chance d'avoir un patrimoine historique qui a aujourd'hui encore une réalité économique.

Nous nous sommes aidés des ouvrages suivants :

"Les Celtes, la Garonne et les Pays Aquitains" de R. BOUDET,

"Léognan notre commune" Publication municipale,

"Léognan" Madame MALAS,

"Dialogue" n°24, 29

"Sud-Ouest" du 20/7/94 et

"Histoire de Léognan" de R. PALUS A.M. et J.C. CARON

 

 

 

 

S'inscrire à la newsletter Patrimoine *