Ayguemorte les Graves, "du visible à l'introuvable"

 

 

*" Cultures et traditions locales : du visible à l'introuvable" :

par Anne Marie et Jean Claude Caron; 1996;

 

téléchargez texte Ayguemortes les Graves

ci-dessus vue aérienne par Montuzet (Helitech), arbre en centre bourg, paysage de Zones Humides et de haras, ci-dessous, clocher et vitrail de saint Clément de Comma ;

 

AYGUEMORTE-LES-GRAVES fait l'objet de notre première visite, c'est un village qui a une superficie de 633 hectares et une population de 902 habitants.Une augmentation de la population assez importante apparaît lors du dernier recensement (1999) : 902 habitants recensés actuellement contre 696 lors du précédent recensement soit 206 âmes de plus en une dizaine d'années. Aucun vestige n'étant apparent aux yeux du simple touriste, et à défaut d'informations relatives à ces vestiges, sous forme de panneaux, fléchages ou autres, nous nous sommes rendus, après avoir pris rendez-vous, à la mairie du village. Nous avons été reçus de façon fort sympathique mais nous n'avons pu obtenir de réponses à toutes nos questions, car les archives de la commune ont été déposées aux Archives Départementales. Nous avons eu également un entretien avec Monsieur Lacoste-Lagrange qui, par sa connaissance de l'histoire locale, nous a appris beaucoup de choses et nous l'en remercions.

La VOIE ROMAINE : Nous pouvons lire, dans un Bulletin Municipal "On signale des restes de voies romaines dans les bois de Tartas, situés à cheval sur les communes de Ayguemorte et de La Brède". S'agit-il de restes de voies romaines ou de chemins médiévaux ? Toujours est-il que restes de voies romaines ou médiévales nous n'avons pas pu les trouver…

L'EGLISE : Nous avons recueilli des informations intéressantes sur l'origine de son nom. Il s'agit en fait de Saint Clément de Comma - mot gallo-romain signifiant "lieu humide, marécageux" - Ce fut d'abord une petite chapelle, bâtie vers le douzième siècle, entourée de son cimetière, avec un petit bourg, au lieu-dit "Ayguemorte"; c'est à cet endroit que se trouve le cimetière de nos jours.

Des fouilles ont été entreprises en 1984 dans le cimetière, une SEPULTURE fut mise à jour "antérieure à 1847, car hors des limites du cimetière de cette époque", "il s'agit d'une tombe chrétienne du bas Moyen-Age" (Bull.Municipal). Ces fouilles n'ont pas permis d'établir si le site avait servi d'habitat avant l'époque mérovingienne mais elles ont rapporté, outre le tombeau, d'autres éléments tangibles : des fragments de sarcophages mérovingiens, des fragments de céramique et de tégulae, des monnaies du troisième siècle... Et plus intéressant encore, les bases d'une EGLISE du TREIZIEME SIECLE. Peut-on supposer qu'il s'agit des restes de l'ancienne chapelle Saint Clément de Comma ? Probablement oui. Un regret toutefois, rien de tout cela n'est visible sur place. D'après certaines sources, des anneaux de fer fixés dans le mur de l'ancien cimetière servaient à attacher les bateaux. Ces anneaux ne sont plus visibles de nos jours mais nous pouvons imaginer aussi qu'ils servaient seulement à attacher les chevaux, seuls moyens de locomotion utilisés jadis...

L'EGLISE ACTUELLE bâtie au dix-neuvième siècle possède un CLOCHER-MUR ; l’intérieur est d'un aménagement inhabituel, avec des ARCADES BOMBEES ; seul le VITRAIL du CHOEUR à un intérêt, par sa représentation de Saint Clément de Comma. Cette église a subi d'énormes dégâts par le travail acharné des capricornes, mais une restauration d'envergure a été entreprise, permettant à ce petit village d'avoir un ensemble architectural agréable à l'œil.

AUTRES CURIOSITES : l'ancien MOULIN à eau, "l'APREE", sur le SAUCATS, très difficile d'accès, surtout en période de pluie. Non visible (sauf à de rares endroits) mais d'un intérêt remarquable : l'AQUEDUC de BUDOS, construction souterraine, en pierre, destinée à amener l'eau de Budos à Bordeaux, inaugurée le 14 juillet 1887. Cet aqueduc traverse la R.N.113 au Bouscaut où trois "regards" semblables à trois petites chapelles sont visibles dans les vignes du château, un autre "regard" est visible en face du lieu-dit "Les Barques" à Ayguemorte.

N'oublions pas la ligne "économique" de chemin de fer qui allait de Beautiran à Hosteins et desservait jadis Ayguemorte, quelques vestiges en demeurent dans les bois de Calens. Ayguemorte n'a pas de gare car autrefois elle a choisi un pont à la place, ce qui n'a sans doute pas été sans conséquences pour son avenir. Il n'est nul besoin de guide pour apprécier la promenade qui se pratique depuis fort longtemps, entre Isle-Saint-Georges et Ayguemorte, par la ROUTE DES HARAS, dès que les premiers jours du printemps font leur apparition. Ayguemorte est un village qui se tourne vers l'avenir, avec la construction d'une école maternelle, l'adduction du gaz de ville, le projet, après étude du plan d'occupation des sols, d'un nouveau lotissement. Si CULTURE et TRADITIONS trouvent difficilement un support, si la mémoire du passé se perd un peu, le village a des atouts à jouer dans le domaine du loisir, par l'aménagement du site, ce qui présenterait un réel intérêt pour les habitants du village et les promeneurs du dimanche.

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