Saint-Médard-d'Eyrans

Saint-Médard-d'Eyrans

 

 

Saint-Médard d’Eyrans (I.N.S.E.E. n°448)

Cette commune possède un potentiel archéologique important pour la période gallo-romaine. Le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux mentionne cependant des découvertes pour la période protohistorique : « deux haches de bronze, février 1830 ». J. Roussot-Laroque mentionne également le dépôt disparu, de « longues haches à rebords » de Saint-Médard d’Eyrans, commune où J. Béraud-Sudreau a signalé aussi des « fragments de vases polypodes du Bronze Moyen » (Roussot-Laroque, 1991). Cette commune est surtout célèbre pour sa villa gallo-romaine et surtout pour ses deux sarcophages en marbre de Paros exposés au musée du Louvre.

1- Au château Lamothe (Carte I.G.N : La Brède 1537 Est), fut découverte en 1805 par Lacour, une villa gallo-romaine avec galerie façade. Le mobilier retrouvait est riche : - monnaies ; - tesselles de mosaïques ; - des marbres en plaques ou sculptés ; - des fragments d’enduits peints ; - des quarts-de-rond de colonnes en terre cuite… Il est aussi mentionné des peignes, un four en briques, des meules, des fragments de vases, des tessons de sigillée. Ces objets sont aujourd’hui en réserve, au musée d’Aquitaine, dont certains sont inventoriés. La villa est occupée du Ier au IVe siècles apr. J.-C. Au Bas-Empire, une pièce carrée est ajoutée à la villa, et reçoit les deux célèbres sarcophages d’un couple, sculptés en marbre de Paros. Ils datent de 230-240 apr. J.-C. Le sarcophage masculin est sculpté sur sa face principale de la découverte d’Endymion par Séléné. Les deux petits côtés représentent pour l’un un berger et son troupeau, pour l’autre Séléné sur son char. Sur le couvercle est représenté le Jugement de Pâris, une scène de genre, le Soleil et la Lune. Le sarcophage féminin est sculpté sur sa face principale, du mythe de Dionysos et Ariane. Les thèmes dionysiaques se retrouvent sur les petits côtés et le couvercle. Ils sont aujourd’hui, tous deux, exposés au musée du Louvre, rares représentants gallo-romains des riches sarcophages en marbre de Paros, montrant le rang important de ses commanditaires. Sur le même site fut également découverte une statue du Ier-IIe siècle apr. J.-C., de 1m70 de hauteur. Elle semble représenter Mercure. De nouveau sur ce site, furent découverts, par Mlle Seigneurin, des tessons de céramique sigillée et commune.

2- En face, le cimetière est un autre site d’importantes découvertes sur la commune. En effet, en avril 1927 fut découvert deux sarcophages supposés mérovingiens.

3- Sur ce même site, dans les années trente, furent également mis au jour plusieurs sarcophages. L’un d’eux pouvant être bien daté grâce à la présence d’une boucle de ceinturon en bronze, accompagnant le défunt, datant du VIe-VIIe siècle apr. J.-C..

4- De nouveau, sur le site du cimetière, fut découvert en 1956, un nouveau sarcophage daté du VIe-VIIe siècle apr. J.-C., sous lequel fut découverte une fosse à incinération circulaire avec cinq vases et des cendres. Le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux mentionne cette découverte lors de sa séance du 9 octobre 1959, par Mlle Seigneurin (Seigneurin, 1959). A la même période fut découvert un nouveau sarcophage décoré de stries et fougères, contenant des fragments de crânes et deux couteaux en fer. Ainsi, le cimetière est utilisé à l’époque gallo-romaine et mérovingienne. Un des sarcophages mérovingiens est encore visible dans le cimetière actuel, contre le bas-côté sud de l’église.

5- Le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux signale le passage de la voie romaine d’Agen au lieu-dit « Dahes » ou « Dehez », ainsi que la septième borne de la voie de Bordeaux à Jérusalem (Piganeau, 1897).

6- Le cimetière est également le lieu supposé de la découverte en 1930 d’une ampoule à eulogie de Saint-Ménas, aux motifs végétaux et un cavalier, datée du Ve-VIe siècles apr. J.-C. (Coudol, 1929). Cette commune est donc extrêmement riche en patrimoine archéologique de l’époque gallo-romaine, mais aussi du Haut moyen-âge. Il reste cependant moins de vestiges médiévaux.

7- L’église de Saint-Médard, érigée au XIIe siècle, fut démontée et entièrement rebâtie, pierre par pierre, au XVIe siècle, sur le site du cimetière mérovingien, pour cause de trop fréquentes inondations. Elle subit ensuite des rénovations au XIXe et XXe siècle. Il ne reste, de l’église romane, que l’abside et le clocher-mur.

8- Le château d’Eyrans, aujourd’hui du XVIIe siècle, possède une tour dite d’Henri IV. De plus, il est mentionné un ancien château médiéval sur ce site, dont la famille du pape Clément V était propriétaire au XIVe siècle. Le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux indique l’existence d’un titre de 1317 qui mentionne « la seigneurie de la Motte d’Eyrans » (Piganeau, 1897).

9- Notons aussi sur cette commune, le Château de la Prade, construit au XVIIIe siècle sur le lieu d’un ancien château dont subsiste un pigeonnier.

 

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