Ce fut le crime le plus mondain, le plus inattendu, le plus politique, le plus scandaleux de l'avant guerre. Pensez donc, l'épouse du ministre le plus célèbre de France, de la grande voix du Parti Radical, de l'inventeur de l'impôt sur le revenu, Mme Caillaux, qui se rendait au Figaro pour abattre, dans son bureau, de six coups de révolver le rédacteur en chef Calmette ! Du jamais vu dans le tout-Paris des ministères et des ambassades ! Un éclat planétaire qui allait pousser Caillaux à la démission. Certes, le dénommé Caillaux n'était pas un enfant de choeur. Pacifiste à la veille de la Guerre, déjà compromis dans le scandale de Panama, ami du fameux Bolo Pacha qui sera fusillé en 1917 pour intelligence avec l'ennemi, le ministre n'était pas de tout repos, dans sa vie sentimentale non plus. Henriette était sa seconde épouse, après un divorce déchirant et des lettres échangées avec sa maîtresse à ne pas mettre sous le chaste regard des jeunes filles en fleurs. Or, le Figaro qui menait contre Caillaux une vigoureuse campagne de presse, menaçait de publier cette correspondance intime. Cela valait-il six coups de révolver ? Les jurés de la Seine estimèrent que oui, sous une extravagante pression politique, acquittant Mme Caillaux après un procès aussi déshonorant que le sera celui de l'assassin de Jaurès.
Florence Mothe, le dimanche 15 décembre à 17 h au Château de Mongenan à Portets, fera revivre cette histoire ébouriffante qui fut un des plus éclatants scandales de l'agonie de la Belle Epoque. Renseignements: 05 56 67 18 11 .Entrée 10 euros avec visite du musée, du château, des jardins, conférence et dégustation des vins du domaine.