Il voulait qu'un gouvernement soit "aristocrate et démophile". Il aima profondément l'Afrique, de Madagascar à l'Algérie et surtout le Maroc dont il fut un véritable Proconsul. Casablanca, ville jumelle de Bordeaux, si liée à notre région que les rues y portent encore le nom de nos quartiers, de nos villages de Gironde et de nos hommes illustres, célèbre encore le passage de ce militaire français que la République avait envoyé là-bas pour dompter les troubles suscités par l'Allemage et qui y parvint en expliquant : "C'est parce que j'étais monarchiste comme le sont les Marocains, que j'ai appris à les aimer en soutenant leur Sultan et leurs élites."
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Drôle de colonialiste, en vérité, qui croyait à l'amitié entre les peuples, au respect des religions et des cultures, qui prit fait et cause pour le capitaine Dreyfus et laissa le souvenir d'un bâtisseur à l'image de l'antique.
Qui aurait pu s'imaginer en voyant ce magnifique cavalier sanglé dans son uniforme noir rutilant de décorations qu'il était un handicapé ayant dû sa survie à l'inventeur de la bande Velpeau?
Tout en Lyautey était extraordinaire et en avance sur l'époque. Un mariage tardif, une homosexualité reconnue, un grand courage, firent de ce Maréchal une personnalité riche et multiple. Florence Mothe, le dimanche 1° décembre à 17 h au Château de Mongenan à Portets, racontera ce personnage hors norme, proche de la légende et qui demeure, outre-mer, un des symboles les plus valeureux de l'esprit français.
Château de Mongenan, rens.: 05 56 67 18 11, entrée 10 euros, gratuit jusqu'à 12 ans