Dimanche 18 aout à Mongenan conférence sur l'Archipel du Goulag

L'Archipel du Goulag
Poursuivant son exploration de toutes les formes d'oppression et d'esclavage inventées par l'âme humaine, particulièrement fertile en ce domaine, Florence Mothe et Jacques Albert-Canque consacreront leur réflexion le dimanche 18 août à 17 h au Château de Mongenan à Portets au problème spécifique du Goulag. S'il n'avait pas été dénoncé par un grand écrivain, Alexandre Soljenitsyne, le Goulag soviétique aurait sans doute continué à exister. Inventé sous les Tsars, il a connu avec Staline et Béria une expansion phénoménale au point qu'Hitler et Himmler font figure d'artisans comparés au 20 millions de morts imputables aux heures noires du stalinisme.


Pour autant, l'oppression soviétique était profondément différente de celle imposée par le Reich. Elle n'était pas spécifiquement raciale et répondait directement à des impératifs économiques, ce qui obligeait le NKVD à maintenir en vie le plus longtemps possible ses prisonniers. On pouvait parfois sortir du Goulag, mais le mensonge politique était si fort que les malheureux libérés devaient répondre de la part de l'opinion publique à une nouvelle forme de répression sociale.
Comment des esprits aussi distingués qu'Aragon ou André Gide n'ont-ils pas dénoncé cette horreur ? Comment les démocraties occidentales ont-elles accepté de se taire sur ce problème ? Il est difficile de supposer qu'elles n'en savaient rien. Présentant son ami Béria au Président Roosevelt à Yalta, Staline n'avait pas craint de déclarer : "Vous ne connaissez pas Béria, pourtant c'est mon meilleur collaborateur, notre Himmler en quelque sorte."
Staline éprouva à ses dépends la cruauté de Béria qui le fit empoisonner . Là encore, les démocraties occidentales ne dirent rien et on observa au Palais Bourbon une minute de silence à la mémoire du dictateur.
Il fallut attendre bien des années pour que les plumes se dévoilent et que les langues se délient, et plus longtemps encore pour que ces témoignages puissent être lus dans les pays de l'ex URSS. Illustration exemplaire de la folie des hommes, questionnement sans fin sur les limites du despotisme, le Goulag est encore relativement peu connu en Occident dans ses aspects historiques puisque les témoins ont eu recours le plus souvent au romanesque pour pouvoir en exprimer l'horreur.
C'est à ces circonstances historiques, à la personnalité de Staline et de Béria que s'attacheront Jacques Albert-Canque et Florence Mothe qui citeront, naturellement de nombreux auteurs à commencer par Alexandre Soljenitsyne.
Château de Mongenan : exposition "Bordeaux, l'esclavage et la Compagnie des Indes" tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h jusqu'au 1° octobre; Bar à vins philosophique consacré au Goulag le 18 août à 17 h, entrée 10 euros, gratuit jusqu'à 12 ans.

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