Jean-Paul Sartre rencontre Jean-Jacques Rousseau
Le dernier Bar à vins philosophique de l’été 2012 se déroulera au Château de Mongenan à Portets (Gironde), le 10 septembre à 16 h 30. Cette dernière séance mettra un point final au long hommage qui fut rendu à Jean-Jacques Rousseau pour le 300° anniversaire de sa naissance et qui a pris place dans les cérémonies officielles de cette célébration.
Pour cette ultime rencontre Jacques Albert-Canque a choisi de tracer les liens unissant deux écrivains majeurs : Jean-Paul Sartre et Jean-Jacques Rousseau.
Tous deux protestants, tous deux proches de la philosophie germanique, Jean-Jacques Rousseau et Jean-Paul Sartre sont deux adeptes de la liberté, même si elle parait difficile à atteindre pour l’un comme pour l’autre. Les deux écrivains inventent une vie littéraire de l’immédiateté. Ce qui est flagrant dans " Le sursis" de Sartre, l’est également dans "La Nouvelle Héloïse "de Rousseau. Le temps y est suspendu entre les personnages. Si l’on relit "Les mots" de Sartre et si on les compare aux "Confessions" de Rousseau, on trouve le portrait de deux enfants du siècle, isolés dans un univers hostile. « L’enfer, c’est les autres » dira Sartre, phrase que Rousseau aurait pu prononcer. Aux prises avec la censure, avec la bonne conscience, avec une certaine morale, avec les classes dominantes, se mêlant constamment de ce qui ne les regarde pas, estimant que faire de la philosophie, c’est d’abord poser des questions gênantes, tous deux recherchent cette révolution permanente qu’ils contribuèrent l’un à l’autre à créer en 1789 et en 1968.
Leur vie est parallèle : un célibat prenant les couleurs de l’union libre, un refus de paternité, reste, sans doute, des lointains souvenirs d’une enfance orpheline. Et aussi, quel talent partagé ! Quels écrivains, quels inventeurs de théories, quels pédagogues, quels faiseurs de sensibilité nouvelle !
Pour toutes ces raisons, ces deux philosophes méritent de figurer au panthéon de nos divinités littéraires. Il était juste de les réunir dans un même hommage. Dimanche 10 septembre , à Mongenan, ce sera fait. Texte de Florence Mothe; photos du parc de Mongenan;