Les conférences de Florence Mothe au Château Mongenan

La fabuleuse histoire des lieux symboliques en Gironde" dont la description et les légendes sont offertes par Florence Mothe chaque dimanche à 17 h du 2 octobre au 18 décembre 2011.

par ordre de date

30 juin 2011 conférence de Florence Mothe sur la musique à Bordeaux au temps de Montesquieu

11, 12 et 13 ,mars 2011

de_gasq_antoine_frCe geste tout simple : planter dans le parc du Château de Mongenan à Portets (Gironde) un cedrus atlantica, Jean-Jacques Rousseau l'avait déjà accompli en 1741 lorsque, embauché par Antoine de Gascq pour donner des leçons de musique à l'Académie des Lyriques de Bordeaux que certains accusaient de faire davantage de franc-maçonnerie que de concerts, il était venu herboriser à Mongenan.
Le cèdre planté à l'époque a survécu au philosophe jardinier jusqu'en 1999. Il était même avec celui du Jardin des Plantes de Paris et un autre cèdre planté à Authon un des trois plus vieux spécimens de France. Mais la tempête a eu raison de ses vieilles branches et l'énorme conifère s'est déraciné en se posant sur une de ses branches, presque sans faire de dégats.
On lui a cherché un successeur. Deux autres cèdres ont été plantés, qui ne convenaient pas à l'environnement. M. Jérémy Vigouroux, jardinier du domaine, a procédé ce vendredi à la plantation d'un nouveau spécimen qui faisait partie de la collection d'arbres remarquables des pépinières Bontemps à Castets en Dorthe. Il était temps, car Jean-Jacques Rousseau sera de retour à Mongenan les 11, 12 et 13 mars à l'occasion de la distribution gratuite de plantes rares, tinctoriales et médicinales organisées en partenariat avec l'Ami des Jardins.
Plantes à soigner, plantes à guérir, plantes magiques, plantes à parfum, font partie du "carré long des herbes amères" de Mongenan. On les distribuera durant ces trois jours de 14 h à 18 h, sous forme de plantes à racines nues et sous forme de graines ou de rhizomes.
Rumex, consoude, rhue, indigo, saponaire, ancolies, carduncelus coerulus, bourraches, lunaires, mélisse, absinthe, phomis, eupatoires, achillées, tanaisie, oenothères, sauges etc, etc, seront disponibles ainsi que des acanthes, des rudbéckias et des coréopsis en grande quantité.
L'entrée du jardin et du musée demeure payante (6 euros) mais la distribution est gratuite jusqu'à extinction des stocks.
En prime, Florence Mothe évoquera au cours d'une conférence donnée dimanche 13 mars à 17 h le personnage de Rousseau jardinier.
Celui qui demeure un des plus grands prosateurs de la langue française et l'auteur de l'admirable Contrat Social fut passionné de jardinage et de nature au point d'inspirer tous les romantiques.
Son amour de la fleur des champs, de l'herborisation, de la classification des plantes le conduisit à rédiger un Dictionnaire de Botanique et d'interessantes "Lettres sur la botanique" qu'il dédia à sa meilleure élève Marion Delessert. Il confectionna pour elle à la fin de sa vie un grand herbier. Antoine de Gascq, pour lequel il composa également des oeuvres pour flûte, avait obtenu qu'il réalise un herbier de 136 planches qui fait toujours partie des collections du Château de Mongenan où l'on peut admirer ce travail étonnant.
Une bonne occasion pour découvrir Rousseau dans son cadre et pouvoir planter dans son jardin des spécimens introuvables (à consommer toutefois en tisane avec modération.)

6 novembre 2011 Cagliostro

cagliostro_frLe Château de Mongenan à Portets (Gironde) recevra le dimanche 6 novembre à 17 h la visite d'un bien étrange personnage. Le Comte de Cagliostro qui n'en est pas à une resurrection près sera en effet présent le temps de la conférence que Florence Mothe lui consacrera et qui relatera sa venue à Bordeaux et son séjour sur les rives de la Garonne dans les années précédant immédiatement la fameuse "Affaire du Collier".
Personnage énigmatique s'il en fut, théosophe, philosophe chaman, espion, gourou, escroc, homme de bien, usurpateur, Joseph Balsamo fut probablement tout cela à la fois, mais aussi médecin, grand initié, organisateur hors pair, mécène, financier avisé, historien de grande culture, utilisant ses innombrables talents avec un étincellant brio qui le tira de toutes les mauvaises situations avant qu'il n'ait l'idée saugrenue de s'attaquer directement au Pape qui l'envoya pourrir au fond d'un "in pace".

S'il n'avait été qu'un bouffon aurait-il connu pareil traitement et si longue agonie, aurait-il représenté un tel danger pour l'église de Rome et pour le Roi de France ? Assurément non. L'historien honnête se doit de considerer Cagliostro sous tous ses aspects financiers, mondains, politiques, internationnaux, religieux, maçonniques, relationnels, même si le personnage s'est évertué à brouiller les pistes et s'il y est parfaitement parvenu.

Florence Mothe tentera de démêler les fils de cet imbroglio où se mêlent passion, politique, spiritisme, finances, mondanité tout cela dans les années fièvreuses qui préludaient à la Révolution.

16 octobre 2011 Académie des Sciences belles Lettres et Arts de Bordeaux

Si chacun connaît encore l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux, cette petite soeur de l'Académie Française qui réunit elle aussi quarante beaux esprits, fait sa rentrée solennelle et porte haut le souvenir de Montesquieu, rares sont les mélomanes, à l'exception toutefois des amateurs de musique baroque qui se souviennent de l'Académie des Lyriques, fondée par Antoine de Gascq au début du XVIII° siècle et qui créa des partitions fameuses de Rameau, notament, qui félicita par écrit les Académiciens de la qualité exceptionnelle de leur interprétation.

Violonistes, flûtistes, orgnaistes, gambistes, hautboïstes, clavecinistes, ces Messieurs de l'Académie se réunisaient en leur hôtel de la rue Sainte Catherine, au coin de la rue de la Merci où ils organisaient chaque semaine concerts, soupers et bals masqués. Opéras de chambre, sinfoniettas, concertos, oratorios étaient au programme. Antoine de Gascq était à la flûte, Sarraut de Boynet au violoncelle, si remarquable que les Carmelites elles-mêmes le suppliaient de venir illustrer les offices de la Semaine Sainte.Une chorale, une école de musique, des solistes réputés concourraient à faire de l'Académie des Lyriques un des lieux musicaux les plus célèbres de province.

Tout se passa dans le meilleur des mondes musicaux possibles jusqu'à l'arrivée à Bordeaux d'un Prince de sang, le Duc de Berwick, fils naturel du Roi James II Stuart ,que le Régent nomma Gouverneur Militaire de Guyenne.

Comme son auguste père, comme ses frères, comme toute la famille Stuart, Berwick était franc-maçon et une bonne partie de l'Académie des Lyriques le devint au contact du Prince. Hélas, si tous étaient tentés par la fréquentation du grand homme, seuls, les initiés étaient admis dans son intimité... L'Académie des Lyriques connut une scission, puis un éclatement. Des libelles s'affichèrent sur les murs de Bordeaux. Un roman à clef fut même publié anonymement à La Haye, racontant la peu banale histoire de ces Académiciens saisis de franc-maçonnerie comme M. le Trouhadec le fut plus tard par la débauche !

Florence Mothe renouera avec son passé de musicologue et de critique musicale pour raconter le dimanche 16 octobre à 17 h au Château de Mongenan l'extraordinaire aventure de l'Académie des Lyriques de Bordeaux, moins anecdotique qu'il y paraît puisque, de cette Académie jaillit le feu qui allait faire basculer la création française du style baroque au style classique.

Parallèlement, le château de Mongenan accueillera les dégustateurs des Portes Ouvertes dans les Graves, dont le thème est cette année La Magie.

A cette occasion, il présentera une exposition racontant la magie du Moyen âge à l'Affaire des Poisons. Cette exposition présentant objets, manuscrits,portraits et pots d'apothicairerie, restera accrochée jusqu'au dimanche 13 novembre.

9 octobre les Templiers

charge_templiers_frUne étude sérieuse des lieux symboliques ne peut faire abstraction des châteaux de l'Orient latin ni des différentes commanderies qui ont existé en Gironde et dont parfois le souvenir même s'est effacé.
Et pourtant, que savons-nous exactement des Templiers ? Si leur histoire flirte constamment avec la légende, si certains se drapent à plaisir dans leur aube blanche à croix pourpre, qui peut exactement décrire leurs aventures, leur cheminement intellectuel, leur rapport au divin ?
C'est pourtant ce que Florence Mothe tentera dans la conférence qu'elle donnera le dimanche 9 octobre au Château de Mongenan à Portets. A cette occasion, elle tentera de faire la différence entre l'histoire et le mythe, elle racontera comment les églises Templières ont été construite en octogone comme une image de l'univers divin et le reflet terrestre des modèles célestes, elle expliquera ce qu'est un "omphalos", terre sainte qui échappe à la contingence du monde profane, espace sacralisé, secret et clos, voué à la préservation d'un mythe primordial.
Les commanderies templières en Gironde se sont comptées par dizaines, à Arveyres, à Blanquefort, à Blésignac, à Cours , à Galgon,à La Grave d'Ambarès, à Lignan de Bazas, à Magrigne, au Puch, à Sallebruneau, à Sainte Foix La Grande, sans parler d'Uzeste, de Budos, de Virelade ou de Villandraut qui conservent la marque des châteaux clémentins.
Religieux, militaires, les Templiers étaient aussi agriculteurs. Ces rudes guerriers qui s'étaient assouplis au contact des civilisations orientales, qui cultivaient la médecine, l'astronomie et la philosophie, furent aussi d'inlassables défricheurs, des commerçants avisés, et des banquiers prospères. Ils irriguèrent les vergers où croissaient figuiers, dattiers et bananiers; ils récoltèrent oranges, olives et amandes, ils firent pousser le coton, l'asperge, l'échalotte, le narcisse, la violette et le séné et inventèrent l'éluctaire d'Acre et le Myrobolan, liqueur tirée du prunier-cerise qui est l'ancêtre de toutes nos délicieuses liqueurs de noyaux.
Décidément ces diables méritaient bien que l'on s'engage sur leurs traces. Ce sera chose faite dimanche prochain à Mongenan.

11 septembre Candide


Pour la dernière rencontre estivale de la série "Les jardins, aime d'amour extrême", le château de Mongenan ouvrira ses portes le 11 septembre à 17 h au Candide de Voltaire.
Au cours de cette rencontre, menée par Jacques Albert-Canque, le Jardin de Rousseau, écrivain auquel sera consacrée toute la programmation de l'année 2012, à l'occasion du tri-centenaire de sa naissance et en partenariat avec les équipes culturelles de Ferney-Voltaire et de Montmorency, permettra à ses visiteurs de rencontrer, Emile, Pangloss, Cunégonde et autres personnages fameux de la Baronnie de Thunder-Ten-Tronck.

Ce conte philosophique, qui servit entre autres à Voltaire pour ridiculier les cuistres de l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux dont Antoine de Gascq était le fondateur, est particulièrement cher au coeur de tous ceux pour qui la botanique, le jardinage, l'amour des plantes, des fleurs, des légumes est une sorte de présence du paradis sur terre.
Jacques Albert-Canque, qui présentera également d'autres philosophes plus rébarbatifs que Voltaire tels Emmanuel Kant ou Martin Heidegger, fera la part belle à Pangloss qui disait quelquefois à Candide : "Tous les évènements se sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mademoiselle Cunégonde, si vous n'aviez pas connu l'Inquisition, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches."
A quoi Candide répondait immanquablement : "Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin."
Cette dernière série des "Jardins, aime d'amour extrème" sera suivie d'un cocktail au cours duquel les spectateurs pourront poursuivre leur dialogue avec Jacques Albert-Canque. On n'y servira pas des cédrats confits et des pistaches, mais des figues du jardin et des vins de Graves et de Bordeaux.
Après une interruption de deux semaines dues aux Journées du Patrimoine à l'occasion desquelles le Château de Mongenan proposera les 17,18,24 et 25 septembre une distribution gratuite de graines rares et de boutures de rosiers anciens, ainsi qu'une exposition, tous les jours du 17 au 25 septembre, de précieuses maquettes naviguantes de navires français et chinois des XVIII° et XIX° siècles, le programme d'automne sera consacré à "La fabuleuse histoire des lieux symboliques en Gironde" dont la description et les légendes seront offertes par Florence Mothe chaque dimanche à 17 h du 2 octobre au 18 décembre.

4 septembre 2011 Chateaubriand et Carmontelle


Carmontelle_frLe jardin de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups mérite le voyage. Qui s'y promène découvre en même temps l'oeuvre et la vie de l'auteur car tous les arbres plantés lors de l'acquisition de cette maison en 1807 sont liés à des lieux visités par le poète voyageur. Ici, un cèdre du Liban, là un plaqueminier de Virginie. Plus loin, des catalpas, des cyprès, des hètres pourpres, des lauriers de Grenade. Pour Chateaubriand, cet arboretum est aussi évocateur de ses rêves, des personnages qu'il conçut sous ces ombrages vénérables. A travers les branches, on aperçoit quelques fantômes : Eudore, Cymodocée, Velléda, Blanca... Si bien qu'à quelques kilomètres de Paris, par la magie d'un jardin, Chateaubriand a recréé tout son univers poétique. Il n'y a plus qu'à savourer ces milliers d'arbres verts comme autant de livres de cette bibliothèque de la mémoire.

Il s'intéresse autant au catalogue de Noisette, à la correspondance de Bonpland, le jardinier de la Malmaison qu'aux plus belles oeuvres de l'esprit.

Goethe, pour sa part, a un autre rapport aux arbres.
C'est en botaniste chevronné qu'il parcourt les jardins de Weimar, ceux de Naples et de Florence. Il cherche à travers les herbiers la "plante originelle", s'émerveille de la feuille du ginkgo biloba, son arbre préféré, se passionne pour l'évolution des végétaux et publie un essai sur la métamorphose des plantes.
Comme quoi, le jardinage mène à tout, de Faust au boudoir de Mme Récamier. Il est, par excellence l'occupation des grands Romantiques auxquels il inspire les textes les plus enflammés.
Dimanche 4 septembre à 17 h , pour son avant dernier rendez-vous de l'été, Jacques Albert-Canque se consacrera, dans le jardin du Château de Mongenan à Portets à la lecture de Goethe et de Chateaubriand.
Le biologiste commentera les conceptions scientifiques de Goethe, le comédien évoquera l'âme de Chateaubriand et sa dévotion à la nature et à ses "orages désirés". Tout cela sous les ombrages du plaqueminier, du gincko biloba, du hêtre pourpre et du cèdre de l'Himalaya....

Peut-on être fou de jardins ? Peut-on y consacrer sa vie, sa fortune, sa réputation ? Peut-on tout abandonner de son oeuvre, de ses amours, de sa profession, de ses amis pour planter, tailler, tondre, niveler, bêcher, ratisser ?
Certains artistes, certains aristocrates, certains écrivains ont fait ce pari et il leur sera rendu hommage le dimanche 28 août à 17 h au Château de Mongenan à Portets par Jacques Albert-Canque.
Le premier de ces fous charmants n'est autre que Carmontelle. Ecrivain, peintre, comédien, décorateur, son talent était tel que, de lecteur du Duc d'Orléans, il fut bientôt admis, nous rappelle Mme de Genlis "à venir prendre tous les soirs quelques glaces avec le Prince"
Car, dans son genre, ce fou de jardins avait du génie. Les soixante portraits qu'il peignit nous restitue cette société fragile de la fin de l'ancien régime. Ses jardins survécurent à la Révolution. Chantilly et le Parc Monceau font, aujourd'hui encore, l'émmerveillement des promeneurs.
René Louis de Girardin était comme Carmontelle d'origine italienne, mais devint célèbre pour son goût des jardins anglo-chinois. Artiste passionné par la beauté des paysages rustiques, cet ami de Rousseau nous apprit à nous émmerveiller devant une humble paquerette, la majesté d'un peuplier, ou l'élégance d'un roseau. Quant au philosophe Maurice Blanchot, on serait tenté d'écrire que son oeuvre n'aurait certes pas prospéré sans le jardin de sa villa d'Eze, lieu où cet homme secret, pensif, économe de mots, avait ses dialogues les plus féconds avec lui-même.
Jacques Albert-Canque, dans le cadre du Bar à Vins philosophique du Château de Mongenan, évoquera ces trois auteurs et Gilles Deleuze avant de dialoguer avec ses auditeurs sous les ombrages et dans le doux parfum des magnolias en fleurs....

21 aout Marie Antoinette

antoinette_frIl fut une Reine de France qui adorait les jardins et qui aimait elle-même s'essayer à jardiner. L'époque s'y prêtait. Dans le parc de sa ferme tournaient gaiement les ailes du moulin de Mique. Dans sa bergerie, des moutons fraîchement peignés semblaient chanter "Il pleut, bergère". Elle portait des robes blanches et de grands chapeaux de paille et s'amusait, dans une chaumière à surprises à se croire une paysanne.
C'était avant que les nuages de la Révolution n'assombrissent le ciel du Royaume. Rousseau avait montré l'exemple en écrivant "que l'humble chiendent de nos chemins vaut autant pour le botaniste que la plus belle orchidée de la Chine".
Chacun importait des fleurs, de longs rosiers jaunes à fleurs de cerise, des roses moussues de Damas. Le citoyen Catros, à Bordeaux, vendait des pyracanthas comme des petits pains. On croquait les pommes d'amour venues de Provence et les fraises venues du Chili.
Les jardins de Marie-Antoinette seront à l'honneur, ce dimanche 21 août à 17 h , au château de Mongenan à Portets. Jacques Albert Canque entraînera le visiteur dans les dédales du jardin pour l'agrément, le faisant rêver auprès du théâtre de verdure en lui lisant les phrases de Jean-Jacques et les textes de son ami le portésien Alexandre Deleyre, celui qui, devenu quelques années plus tard, Député montagnard du district de Cadillac à la Convention, inventa le fameux Jardin Patriotique. Deleyre fit des poésies que Rousseau mit en musique et qui seront données la saison prochaine à Mongenan. Pour l'heure, Rousseau nous parlera des prochaines vendanges, décrira son jardin idéal , plein de volubilis et de chevrefeuille .Il sera escorté de Charles Baudelaire qui fera miroiter, dans ses phrases incomparables, tous les parfums et les gemmes de l'Arabie... Jardin, mon beau jardin, quels mots me diras-tu ?

Festes Baroques en Terres de Graves en 2011

Les Fêtes baroques en terre des Graves se sont achevées dimanche en apothéose dans le salon de compagnie du Château de Mongenan à Portets où la pluie avait fait refluer musiciens et auditeurs du concert initialement prévu dans le théâtre de verdure.
Durant plus d'une heure, Xavier Julien-Laferrière au violon, Camille Delaforge au clavecin et Ophélie Julien- Laferrière, soprano, ont ravi les spectateurs par des voyages successifs qui les ont entrainés dans l'Angleterre de Purcell, à Leipzig, chez Jean-Sébastien Bach et auprès de l'Académie des Lyriques de Bordeaux, en compagnie d'un de ses fidèles : Jean-Philippe Rameau.

Musiques merveilleusement accordées au cadre, probablement déjà entendues à l'époque par ces murs vénérables, où les robes d'époque Louis XV de l'exposition" Royales de Luxe I" rajoutaient, au milieu des spectateurs, une touche d'insolite frivolité.

Après qu'Ophélie Julien-Laferrière ait été contrainte par les applaudissements de reprendre l'air fameux des Indes Galantes "Ranimez vos flambeaux" ,artistes et spectateurs se sont réunis autour d'un buffet qui mettait un point d'orgue à ces Fêtes baroques, dans le plus pur esprit des "ambigus" du XVIII° siècle.

Même s'il est trop tôt pour évoquer le programme de la prochaine édition de ce charmant festival, il est d'ores et déjà convenu qu'un des concerts, donné l'année prochaine, tentera de percer le secret des rapports intimes et tourmentés ayant unis le Maréchal-Duc de Richelieu, Jean-Philippe Rameau, le fermier général La Pouplinière, le compositeur bordelais Charles Levens, le Baron de Gascq et Jean-Jacques Rousseau. Les Fêtes baroques dans les Graves se sont ouvertes le 30 juin par une conférence de Florence Mothe sur la musique à Bordeaux au temps de Montesquieu.
Au cours de cette conférence, il fut question de la manière dont les sociétés de pensée du XVIII° siècle, en particulier l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux, ainsi que l'Académie des Lyriques, toutes deux fondées par Antoine de Gascq, lui même excellent violoniste et flûtiste dont le Château de Mongenan conserve, intact, le salon de musique, avaient participé au basculement de l'esthétique baroque à l'esthétique classique, et plus particulièrement en ce qui concerne le compositeur Jean-Philippe Rameau.

Les Fêtes Baroques dans les Graves s'achèveront le dimanche 17 juillet 2011 sur un charmant codicile, non inscrit à leur programme.
Xavier Julien-Laferrière et l'Ensemble de Musique Baroque Les Caractères se retrouveront dans le théâtre de verdure du Château de Mongenan à Portets, pour y interpréter à 17 h, des pages de Couperin, Leclair et Jean-Philippe Rameau.
Xavier Julien-Laferrière en profitera pour effectuer avec son ordchestre ce pélerinage initiatique sur les terres du Baron, car Couperin et Rameau, au moins, étaient également initiés et ont composé de nombreuses pièces pour la Cour de Saint Germain au temps de James II Stuart.
La Milordine de Couperin, et autres pièces rituelles, de même que les Indes Galantes ou Zoroastre de Rameau ont été fortement influencé par la pensée maçonnique du XVIII° siècle, et plus spécialement par la sensibilité jacobite
A noter que Rameau agrava son cas, si l'on peut dire, en composant à l'occasion de la naissance du Duc de Berry, futur Louis XVI, une pièce hautement prémonitoire : La naissance d'Osiris.

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L'exposition "Royales de luxe II" qui sera présentée au Château Lagueloup à Portets à partir du vendredi 8 juillet (ouverture décalée d'une semaine en raison de l'arrivée tardive des mannequins prêtés par divers établissements scolaires de la région Aquitaine) et accessible de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, proposera entre autres plusieurs robes griffées Yves Saint Laurent.
C'est la raison pour laquelle Florence Mothe rendra hommage à ce grand créateur, qui fut d'ailleurs l'auteur en 1965 de la robe de tulle blanc qu'elle porta au Bal des Débutantes et qui figurera dans l'exposition,au cours d'une conférence donnée le dimanche 3 juillet à 17 h au Château de Mongenan où se poursuit jusqu'en septembre l'exposition Royales de Luxe I présentant robes du soir de Haute Couture et robes et costumes de cour du XVIII° siècle.

Après avoir succédé à Christian Dior après la mort subite de ce grand créateur, Yves Saint Laurent présenta sa première collection personnelle en 1962.
Couturier de Catherine Deneuve et de la Princesse Grace de Monaco pour laquelle il inventa la fameuse robe Mondrian (notre photo) en 1965, Yves Saint Laurent a excellé durant toute sa vie dans les déclinaisons les plus éblouissantes sur tous les thèmes de l'art.
Après Mondrian vinrent Picasso, Matisse, Van Gogh, et différents pays : la Russie, la Chine, l'Inde, l'Espagne, le Japon, le Maroc, l'Afrique.
Les objets choisis pour sa collection personnelle par ce gand amateur révèlent sa sensibilité et son écclectisme de même que l'extrême raffinement de son inspiration.
"Faire de la mode une fête", tel était le désir parfaitement abouti d'Yves Saint Laurent qui composa, à l'inverse de ses propres sentiments, des collections toujours plus gaies, toujours plus colorées, toujours plus jeunes, même si sa tendance à l'androgynie lui fit décliner aussi le smoking noir, la saharienne et le tailleur pantalon sous toutes leurs formes.
Décliner sans jamais répéter, s'inspirer de tous en restant soi-même, être plus parisien que nature en parcourant un monde imaginaire inspiré par toutes les ethnies, tel était Yves Saint Laurent, le plus actuel, sans doute, de tous les grands créateurs.
Le Château de Mongenan est particulièrement heureux de lui rendre hommage et de pouvoir raconter ce personnage hors normes qui s'interessa tant lui aussi à la botanique et aux jardins.

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