télécharger avec DROPBOX les photos de l'église de Cabanac et celles de l'église de Villagrains par Harvey MORGAN, président de AVEC 33 Allons voir l'église d'à côté
HISTOIRE DES EGLISES ( extrait de JP Meric)
extrait du Journal de la Promenade CABANAC avril 1998
ci dessous église de Cabanac
Saint Jean de Villagrains fut d'abord l'église principale des temps antiques. Saint Martin de Cabanac étant pendant le haut moyen age une de ses annexes. C'est vrai-semblablement au XII siècle que St Martin ravit la primauté à sa voisine. Situées dans l'archiprêtré de Cernes les deux paroisses relevaient du chapitre cathédral de Bordeaux. De ces deux églises romanes il ne reste presque rien. St Jean a totalement disparu du vieux Bourg et une église neuve a été établie au Haut Villagrains et St Martin a été totalement reconstruite au même emplacement . Par contre les archives départementales conservent leurs traces et en 1845 la commission des monuments historiques, les signale comme des monuments de deuxième classe. Ces églises se ressemblaient beaucoup tant sur l'architecture que sur leur implantation. En effet ces deux églises étaient implantées sur un promontoire et possédaient toutes les deux une source à leur pied. Constituées d'une nef de 26m de long par 8m de large pour St Martin et 20m de long par 6,66 de large pour St Jean, terminée par une abside semi circulaire voûtée en cul de four, ces églises possédaient un clocher mur qui surmon¬tait le portail Ouest richement décoré d'archivoltes. Un exemple similaire subsiste en l'église St Laurent d'Illats que l'on peut toujours visiter. A cet ensemble du XI et Xll siècle s'ajoutait à st Martin, une chapelle latérale datant du XV siècle. Un porche for¬tifié abritait et défendait l'entrée des deux églises. Ces églises étaient construites à chaux et à sable comme on disait autrefois. Les murs en pierres de carrière locale, le toit en tuiles creuses et les plafonds en bois ou à charpente apparente ; seules les absides étaient voûtées en pierre. Cette simplicité extérieure est enrichie par, les modillons qui portent la corniche ceinturant les murs du chevet et les jambages et arceaux des fenêtres de l'abside particulièrement décorés à St-Martin.
Les églises furent abandonnées pendant la révolution et il faut attendre 1801 avec la signature du Concordat pour voir la reprise du culte et le réunification des deux com¬munes qui comptent alors à elles deux 550 habitants. La restauration des lieux de culte mis du temps à se mettre en place... C'est en 1826 que le curé Barrière, alors âgé de 70 ans, fut nommé pour desservir les deux églises. On put alors songer sérieusement à faire les travaux d'entretien consécutifs à 30 années d'abandon de l'église et la commune vendit 3165 pins et 150 chênes et ormeaux de la forêt com¬munale pour financer les travaux sur l'église de Cabanac. En 1832 la commune com¬mence le presbytère qui n'est achevé qu'en 1839 ! Mais petit à petit avec la planta¬tion et l'exploitation des pins qui augmente (en 1842 le conseil municipal afferme -au gémage- 2500 pins pour 3 ans) la commune a de nouvelles ressources. En 1849 le cimetière qui entourait l'église est assaini et agrandi et en 1854 le conseil municipal se penche sur le problème du clocher qui menace ruine et qui n'est plus au goût de l'époque ( l'archevêque Donnet recommandait alors les clochers à flèches que nous connaissons aujourd'hui ). En 1855 cédant à la pression de 3 conseillers de Villagrains, le conseil municipal songe à déplacer l'église du Vieux Villagrains. En effet la route Castres Hostens venait d'être mise en circulation et laissait de côté le vieux bourg de Villagrains qui ne comptait plus que 4 maisons, alors que Haut Villagrains, beaucoup mieux situé, avait considérablement grossi et dépassait de loin en popula¬tion le bourg de Cabanac.
En 1860 un projet de déplacement des 2 églises, présenté par l'architecte Lasmolles, est approuvé ; mais ce projet ambitieux et cher fit long feu. Peu de temps après la commune fit appel à un jeune architecte Jules Mondet . C'est en 1864 que le projet de restauration de l'église St Martin est approuvé par le conseil municipal. Les travaux attribués à l'entrepreneur Peyrebelle de Castres commencèrent l'année d'après. Mais c'est en cours de travaux que l'on s'aperçut que l'abside, ne tenait plus debout. Mondet fut donc chargé de compléter son étude et il aboutit à la proposition de démo¬lir l'abside et de la reconstruite à l'Ouest à la place du portail, qui tournait le dos à la nouvelle route Castres Hostens. C'est ainsi que la nouvelle église de Cabanac n'est plus orientée comme la plus part des églises de France. S'ensuivit la décision de déplacer le cimetière restauré 15 ans auparavant! Les travaux de reconstruction de l'église peuvent continuer et seront achevés en 1868.
Pendant ce temps là rien de concret ne se passait à Villagrains. Pourtant les 3 conseillers se démenaient...et Mondet présentait un projet de restauration de St Jean la même année qu'il achevait St Martin. II fallut attendre la fin de la guerre de 70 pour que le conseil municipal vote les crédits de cette restauration. Mais le conseil est divi¬sé sur le maintien au vieux bourg ou le transfert de l'église à Haut Villagrains. Le main-tien est d'abord voté mais 5 ans plus tard les habitants de Villagrains obtiennent gain de cause. Cette période fut très difficile pour les deux hameaux, il fallut faire appel au préfet, on en vint presque aux mains...l'affaire se corsa ou se résolut par la création d'une école à Villagrains, on frôla la sécession... C'est donc le 10 Décembre 1876 que J Mondet présenta les plans et les devis de la nouvelle église. Les travaux seront réalisés de 1879 à 1882 par l'entreprise Boyreau de St Morillon..
En 1887 le dernières pierres de l'église du vieux bourg sont mises en vente et il fau¬dra 9 ans pour les écouler tant cette pierre est de mauvaise qualité ! II ne reste donc plus rien de cette église mais certains d'entre vous admirerons cette après midi le site de cette église disparue et le tas de moellons qui est toujours là! . Enfin remarquons que à Villagrains aussi l'église n'est pas orientée ! Par contre la petite église St Jean conserve un joyau du passé du vieux bourg : une cloche de 1544