Martillac : église romane Notre Dame par Emilie Chenneveau

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Textes et photos par Emilie Chenneveau (conseils de Michelle Gaborit à Julie Véchambre)

HISTORIQUE

 

Avant la Révolution l'église était dédiée à Sainte Quitterie, Vierge d'Aquitaine considérée comme la Sainte patronne de Martillac depuis elle est dédiée à Notre-Dame.

L’abside est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 21 Décembre 1925.

ANALYSE ARCHITECTURALE

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EGLISE DES XIème ET XIIème SIECLES

L’église romane de Martillac comportait un très large transept sur lequel s’ouvre trois absides éloignées les unes des autres, à tel point qu’on a pu fermer ces espaces par un mur moderne pour créer deux réduits. Le transept n’étant pas voûté, il est probable qu’il était à l’origine celui d’une grande église en moellons, probablement du XIème siècle. L’abside principale persistante comporte d’ailleurs ces moellons depuis sa base jusqu’à un cordon sculpté orné de denticules qui la parcourt horizontalement à la hauteur de la base des baies.

 

Le haut de l’abside a donc été relancé en bel appareil régulier dans le cours du XIIème siècle, période pendant laquelle l’ancienne église en moellons à du recevoir de nombreux aménagements, qu’il n’est plus possible de connaître exactement. De l'église ancienne il reste le chœur pur roman qui possède à l’intérieur, une arcature en plein cintre plaquée qui retombe, dans la travée droite, sur des pilastres adossées, et dans l’abside, uniquement sur des colonnes.

Les murs nord et sud du transept étaient droits comme le constate Léo Drouyn lorsqu’il visite l’église en 1857 avant sa reconstruction, celui du nord avait des contreforts plats, celui du sud des contreforts empâtant les angles.

Le mur du transept sud était couronné, à la hauteur de la base des pignons, par des modillons très frustes. Il était percé d’une fenêtre en plein cintre, et de deux fenêtres rondes. On pouvait voir une petite porte dont la pierre du linteau comportait des moulures. Le fronton était surmonté d’une croix et accompagné à sa base par deux clochetons.

Le transept nord ressemblait à ce dernier.

 

Nous ignorons tous de l’ancienne nef de l’église et de ses terminaisons occidentales.

 

MODIFICATIONS POSTERIEURES

Selon Léo Drouyn, la nef de l’église n’a jamais existé ou a été démolie vers le commencement du XVIème siècle, ou plus vraisemblablement vers la fin du XVIème siècle, à l’époque des guerres de Religion.

Le mur occidental semblerait dater du début XVIème siècle

 

RESTAURATIONS DU XIXème SIECLE

Quand Léo Drouyn vient visiter l ‘église de Martillac, le 22 Aout 1857, elle se compose donc d’un transept et de trois absides orientales, le transept est lambrissé.

A partir des années 1860, une nef suivie d’un clocher occidental furent tout d’abord implantés à l’ouest du chevet et du transept romans, seules parties qui subsistaient de la construction ancienne, puis ces restes furent peu à peu démolis et on reconstruisit chevet et transept. Le clocher néogothique a été construit en 1880, commencé le 21 juillet la dernière pierre de la flèche a été posée le 31 octobre. Ces gros travaux s’échelonnèrent jusqu’au début du XXème siècle. On respecta toutefois l’abside principale romane, dont quelques éléments furent restaurés dans le style roman, par exemple les baies latérales qui avaient été détruites puis obstruées.

 

 

ANALYSE DU DECOR

 EXTERIEUR

L’extérieur est renforcé par des pilastres s’arrêtant en biseau au dessous de la ligne de la corniche qui repose sur des modillons variés où l’on remarque une sirène. L’abside est percée de trois fenêtres en plein cintre surmonté d’arcs de même forme retombant de chaque côté sur une colonnette à chapiteau sculpté. Chaque arc est entouré d’une archivolte décorée qui vient retomber sur les frises. Cette abside est décorée, à hauteur d’appui des fenêtres d’un bandeau qui fait, le tour en contournant les pilastres, bandeau entaillé par dessus d’échancrures carrées et projetant vers le bas des denticules également carrées.

 

 

 

 INTERIEUR

L’abside principale romane possède, comme on l’a déjà dit , à l’intérieur une arcature en plein cintre. Les deux absidioles sont voûtées en cul de four, éclairées par une fenêtre et ne possèdent aucun ornement remarquable.

Parmi les chapiteaux, Léo Drouyn avait particulièrement remarqué celui qui au nord dans la travée droite, montre le mal se détruisant lui-même , sous la forme d’animaux monstrueux - les dragons- ou repoussants – le crapaud – se dévorant entre eux.

 

 

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Un chapiteau présente la punition des péchés, peut-être de l’avarice sous la forme d’un moine dont le cou est entouré par une corde, tandis qu’un serpent s’enroule autour d’un second personnage . Un autre montre des lions bicorporés crachant des rinceaux. On retrouve sur un troisième le traditionnel symbole eucharistique des oiseaux picorant des grappes de raisins placées à l’angle. D’autres encore sont ornés de rinceaux décoratifs, ou de feuilles d’acanthes triangulaires superposées . Certains de ces chapiteaux ont été exécutés dans le second quart ou le milieu du XIIème siècle. Parmi ces chapiteaux beaucoup ont été détruits, en particulier ceux de la croisée du transept.

 

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CONCLUSION

L’intérêt de l’édifice se concentre donc sur les vestiges romans que comporte principalement l’abside. L’histoire de la construction de l’édifice est également intéressante à retracer afin de comprendre ses dispositions actuelles.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
BIBliOGRAPHIE

 

BAUREIN Variétés bordeloises ou essai historique et critique sur la topographie ancienne et moderne du diocèse de Bordeaux, Bordeaux, Féret et fils, 1876,t.II, p.404.

BRUTAILS, J.A, Les vieilles églises de Gironde, Société archéologique de bordeaux, 1912, p.138.143.232.264.266.267.

REBSOMEN, La Garonne et ses affluents de la rive gauche, de la Réole à Bordeaux, Bordeaux, Féret et fils, 1913, p.272.

BIRON, Guide archéologique illustré du touriste en Gironde,Bordeaux, Féret et fils, 1925, p.107.

LEO DROUYN et le Cernès

 

 

 

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