SIGM a obtenu en décembre 2019 une délégation de maîtrise d'ouvrage de la part du Conseil municipal de 33650 -Saint-Morillon ( canton de la Brède - "Montesquieu") pour mener à bien la restauration du retable, classé Monum en 1969. L'atelier DUFON de Virsac ( devis accepté par DRAC ) a commencé les travaux le 14 janvier 2021, encadrés par la DRAC . L'église Saint-Maurille a été inscrite en totalité à l'ISMH en décembre 2008 . Lire son histoire par Chavier historien de l'art-
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– Renseignements par SIGM et visites au 06 56 75 20 43 -
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La restauration de l’ensemble a commencé le 14 janvier 2021 et durera trois mois, comprenant le nécessaire traitement des xylophages. On pourra suivre les différentes étapes au fur et à mesure ci après sur le site S I G M -
Atelier Dufon de 33240 Virsac ( Anna Salvi le Garrec <anna-slg@atelierdufon.com>) Doreurs sur bois, Ébénisterie d'art, restauration de meubles, travaux d'encadrement ... avec Atelier Carole Bouty -Restauration d'Oeuvres Peintes -bouty.carole@orange.fr -33200 Bordeaux
Téléchargez la présentation et l'historique par SIGM ( février 2020); photos Godin ( 1 Labellie 33420 Lugaignac ) et S I G M 2013
A gauche du retable, sainte Anne guidant sa fille, à droite saint Joachim, au centre la Vierge "nattée" et l' Enfant tenant le globe terrestre, une gloire couronne l'ensemble .
Une Lecture du Retable : le Rôle des grands parents ...
D’après extrait et résumé de "Benoît XVI - Angelus" aux Combes en Italie- 26 juillet 2009
[...]Saint Joachim et Sainte Anne sont les parents de la Vierge et donc les grands-parents de Jésus, ce qui amène une réflexion sur le thème de l'éducation. Les grands-parents, dans une famille, sont les dépositaires et souvent les témoins des valeurs fondamentales de la vie. Leur tâche éducative est toujours très importante, et elle le devient encore davantage quand, pour diverses raisons, les parents ne sont pas en mesure d'assurer une présence adéquate auprès de leurs enfants, à l'âge de la croissance. [...]
regard sur les coiffures à l'époque de la "Vierge nattée" ...
* Vierge de l'annonciation Guyenne XV°s -
Galerie Sismann-Paris : Pas de voile, pas de capuche, cheveux libérés
* Vierge de l'Annonciation visible au Petit Palais -taille : 380x 490-
Giovanni di Turino 1385/1455 -
Même coiffure que la Vierge de Saint-Morillon, (qui n’est pas une natte)- et sur la tête pas de diadème, pas de voile
La Vierge de Saint Morillon par Florence Mothe
Peut-être s’est-il prosterné devant elle ? Peut-être lui a-t-il demandé le succès de ses livres, une récolte abondante, un peu de sérénité conjugale, l’amour de Mme de Pontac-Belhade ou le départ de l’Intendant Boucher ?
En tout cas, Montesquieu l’a connue et a dû admirer ce visage régulier, inspiré de Giovanni de Turino et suggérant les Vierges de Raphaël. Il a contemplé sa vêture et les mains de l’enfant Jésus, assez fortes pour tenir le monde. Sans doute a-t-il eu envie de caresser ses boucles brunes, ses boucles de fille d’Ephèse de seize ans « moutonnant jusque dans l’encolure », ses cheveux qui refusaient le voile parce qu’il était déjà signe de soumission…
Et qui sait si la Vierge nattée de l’église Saint-Maurille n’a pas inspiré à Montesquieu cette lettre d’Ibben à Usbeck, datée de Smyrne en 1714, qui fait d’Astarté la sœur et l’amante du guèbre Asphéridon ?
Qu’on l’appelle Astarté comme les Phéniciens, Ishtar comme les Babyloniens, Inanna comme les Sumériens, Aphrodite, Vénus, Salammbô ou même Sémélé, qu’elle soit la Meryem du Coran ou Marie d’Origène, ou bien encore Isis au parfum d’ambroisie, la Vierge nattée de Saint-Maurille est surtout la mère de la divine grâce, la femme éternelle dont Luc a pu dire : « Heureux, les flancs qui t’ont porté et les mamelles qui t’ont allaité ».
Elle doit donc retrouver sa beauté première, non parce qu’elle est une statue religieuse, posée dans une église catholique, au milieu de la Sainte Famille, mais parce qu’elle est avant tout « une lumière, une femme revêtue de soleil, d’une lumière belle et douce, comme la lune. »
Aidez-nous à la restaurer !
Par Philippe Delpech, retraité INRA et Françoise Delpech Zoo archéologue, Directeur de Recherche au CNRS honoraire.
La Vierge à l'enfant, dont l'état nous préoccupe, est l'élément central du retable de la chapelle nord-est de l'église de Saint-Morillon. On ne peut pas dire que cette œuvre, dans sa modestie, soit de nature à "tirer l'œil" dès l'entrée de l'église. C'est à un autre niveau qu'il faut placer l'intérêt de cette statue. Celle-ci, avec l'armoire eucharistique datée elle aussi du 14ème siècle, constituent les éléments mobiliers les plus anciens de l'église. Ce sont des éléments archéologiques du Moyen-âge ; rien qu'à ce titre, ils méritent protection.
Cette nécessité de préservation peut être abordée sous un jour plus immatériel. Le culte voué à Marie est particulier et extrêmement important dans la religion catholique. Il n'est pas besoin d'un grand effort pour imaginer les générations de Saint-Morillonaises et, sans doute plus accessoirement, de Saint-Morillonais qui sont venus se recueillir devant cette statue et lui confier leurs joies et, plus certainement, leurs peines. Cette charge émotionnelle participe à la valeur patrimoniale de la statue.
On peut aussi évoquer les personnages prestigieux qui ont eu connaissance de cette représentation de la Vierge : Montesquieu évidemment mais, de sa part, on est en droit de douter d'un culte à Marie. La chose est plus sûre concernant Jeanne de Lestonnac, nièce de Montaigne, épouse de Gaston de Montferrand-Landiras, Dame de la Motte Darriet à Saint-Morillon et fondatrice de la compagnie Marie Notre Dame . Il y a peu de chances de se tromper en disant que, lors de ses passages ou séjours à Saint-Morillon, c'est tout particulièrement devant cette statue qu'elle s'est recueillie.
Doit-on parler d'une œuvre d'art ? ou de piété ? On retiendra surtout qu'elle est datée du 14ème siècle, époque troublée s'il en est ; époque de la guerre de 100 ans, époque du Prince Noir, de du Guesclin, des épidémies de peste, des crises frumentaires, des Jacqueries, des "chevauchées" et des "compagnies" qui ne laissaient que ruines et misère sur leur passage. Que la Vierge à l'enfant de Saint-Morillon soit contemporaine de ces événements amène aussi à lui accorder un regard particulier.
Il semble de notre devoir de sauver de la ruine cette œuvre en place dans notre église depuis près de sept siècles.
Notes de CEG secrétaire SIGM : 06 56 75 20 43
La restauration du retable de la Vierge nattée clôturera la mise en valeur des « pépites » mobilières de l’église Saint-Maurille.
Sur la tête de la Vierge, bien peu classique, ni diadème, ni voile, pas de natte non plus, mais un « roulotté » très XXI siècle.
Le Fils, bébé rose et joufflu sait déjà qu’il dominera ce monde qu’il tient fermement dans sa main. Assis sur les genoux de sa mère, Jésus est encadré par ses grands-parents : sainte Anne et saint Joachim qui semblent le guider sur le chemin plein d’embûches qui sera le sien.
Une gloire surmonte le retable, rayonnement futur du Christ dans le monde.
L’église Saint-Maurille permet aussi l’évocation des 3 M.
D’abord Montesquieu seigneur de La Brède , ayant réuni par son acte d’achat les deux parties du village de Saint-Morillon a eu ses armoiries, reste de Litre, restaurées en 2007 et 2018 .
Puis Montaigne dont la nièce Jeanne de Lestonnac s’étant retirée à Saint-Morillon pour méditer a fondé la Compagnie Marie- Notre- Dame destinée à l’éducation des jeunes filles bordelaises.
Enfin Mauriac, dont le frère Jean est devenu prêtre , et lui même élève des Marianistes , au " Mirail" et à "Grand Lebrun " à Bordeaux , venant se ressourcer au Château Villa Bel Air ( dont certains éléments du site et de la chartreuse ont été inscrits à l'ISMH en 1986) chez M. Duthuron, y rencontrait son ancien guide spirituel l’abbé Latrille...abbé que l’on retrouve sur les tableaux de Pierre Gaston Rigaud, le « peintre des cathédrales ». Ces 8 tableaux, inscrits ISMH en décembre 2008 , évoquant la vie du village au début du XX°siècle sont exposés : 3 en l’église et 5 en mairie . Ils ont été restaurés par SIGM sous maîtrise d’ouvrage déléguée grâce à une souscription sous l'égide de la Fondation du Patrimoine et les aides de la DRAC, de la CCM et du Département .