Saint Morillon : 22 millions d'années à fleur de terre au domaine de Plantat par F Bordessoule et F Delpech

* à Plantat- Plage, il y a 22 millions d'années ;

retour sur le passé avec SIGM pour les Journées Européennes du Patrimoine les 15 e 16 septembre 2007 et pour la Fête à Léo le 25 juillet 2009 " De Montesquieu à Léo Drouyn "

 

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Le château Plantat est situé géologiquement sur le grand bassin sédimentaire aquitain. Ce bassin s’est formé tout au long de l’ère secondaire et tertiaire, en se remplissant de sédiments issus de la formation des anciens massifs montagneux (Massif Central par exemple). Le domaine de Plantat repose donc aujourd’hui sur des sables à graviers épars provenant de reliefs avoisinants et d’argile. Ces dépôts sont généralement mélangés aux formations sableuses du miocène (série géologique de tertiaire) dans le secteur entre Léognan, La Brède et Saint-Morillon et à une quantité non négligeable de sables des Landes. Le site de Plantat est un gisement fossilifère qui appartient à l’étage Aquitanien (environ – 22 millions d’années) L’Aquitanien est un étage qui fait partie du Miocène inférieur. Il est caractérisé par sa faune fossile surtout laguno-marine, contenue dans le sédiment, et correspond à la première invasion marine du Miocène. L’océan à cette époque recouvrait toute la partie sud-ouest de la région, de Carcans jusqu’à Agen en passant par Bordeaux. L e domaine de Plantat se retrouve alors sous l’océan de l’époque (futur Atlantique) A cette période, l’eau est chaude et peuplée de faunes marines diversifiées, comme les coraux, mollusques, foraminifères, que les paléontologues retrouveront quelques millions d’années plus tard. Vers la fin de l’Aquitanien, il y a 20,5 millions d’années, la mer se retire vers l’ouest et laisse sur ses marges un cortège de coquillages tropicaux, dont les « descendants » vivent actuellement en région tropicale, preuve que le climat était alors plus chaud qu’à présent. Parmi les différentes faunes fossiles découvertes, sont présents : les mollusques (bivalves, gastéropodes et céphalopodes), les poissons (dents, vertèbres, otolithes), coraux et bryozoaires (débris), vers, crustacés (articles de pinces), oursins (piquants), reptiles (dents de crocodiles), et des foraminifères  (animaux unicellulaires). C’est d’ailleurs en partie grâce aux foraminifères que l’on peut aujourd’hui dater le niveau fossilifère de Plantat, et plus particulièrement grâce aux Miogypsines. D’après tous les fossiles récoltés sur le gisement de Plantat, l’on peut dresser un premier cadre de vie (paléomilieu), grâce aux renseignements qu’ils nous fournissent. Une première partie de faune semble avoir vécu en milieu plutôt marin (Cypraea, Strombus, Natica, Tellina, Cardium, Melongena). Une seconde partie de la faune semble, elle, avoir vécu en milieu lagunaire (Granulolabium, Vitta, Ocenebra, Callista, Anodontia). Enfin, d’autres fossiles semblent avoir vécu dans les deux milieux. Tout ceci nous amène à penser que le paléomilieu de Plantat à l’Aquatnien devait être un espace laguno-côtier ou laguno-marin. D’ailleurs, cette thèse vient s’appuyer sur le fait que l’on rencontre une faune fossile riche en nombre d’individus et peu diversifiée en nombre d’espèces (cas général des lagunes européennes).

 

 

 

Courriel : frederic.bordessoule@wanadoo.fr - Site : http://www.saint-medard-deyrans.fr/index.php/conte

 

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