Saint-Morillon

Saint-Morillon

Dans cet  inventaire de données archéologiques, j’ai relevé de nombreuses erreurs dues au fait que les auteurs cités ne sont pas toujours revenus aux sources mais ont recopié, voire quelquefois amplifié, des erreurs faites par leurs prédécesseurs. L'erreur la plus fréquente concerne les termes tumulus et motte, termes qui ont été confondus. Il est vrai que tous deux sont des "tas de terre" mais leur âge, comme leur utilisation, n'ont aucun point commun. Le tumulus est une tombe protohistorique, une motte castrale est une élévation en terre du Moyen-âge souvent entourée d'un fossé, destinée à recevoir un ouvrage défensif. Saint-Morillon recèle une motte castrale et des tumulus. Autre erreur : un groupe de 9 tumulus se situait sur la commune de La Brède, au lieu-dit Perbos, près de la limite de la commune avec celle de Saint-Morillon ; ils ont souvent été considérés, à tort, comme situés sur la commune de Saint-Morillon. Deux autres groupes de tumulus ont été édifiés, l'un sur Saint-Morillon au lieu-dit "les Pujoulets", l'autre sur Saint-Selve à "Lagouarde", de part et d'autre de la limite de ces deux communes. Après avoir confondu les termes "motte" et "tumulus", les auteurs ont quelquefois mélangés la position géographique des tumulus...( Françoise Delpech)

 

 télécharger les corrections apportées le 23 mars 2016 au texte de Chloé Bagalciague par Françoise Delpech paléontologue 

 

Saint-Morillon (I.N.S.E.E. n° 454)

La présence de vestiges paléolithiques n’est pas mentionnée sur le territoire de la commune.

1- Un seul site néolithique y est mentionné. Au lieu-dit « la Grande Lande » (Carte I.G.N. : Landiras 1538 Est), quelques silex ont été trouvés en prospection. La période protohistorique est plus documentée. Cependant certaines données se recoupent sous des noms de lieu différents.

2- Au lieu-dit « Mitaud » (Carte I.G.N. : Landiras 1538 Est), fut découverte une hache plate en cuivre datée du Néolithique Final/ Age du Bronze Ancien. Sous le même nom de lieu, est mentionné un ensemble de tumuli gaulois par l’abbé Baurein.

3- Au lieu-dit « les Pujolets » (Carte I.G.N. : Pessac 1537 Ouest) on signale trois tumuli accompagnés de pointes de flèches. A l’origine ils étaient au nombre de quatre.

4- Il faut également signaler la présence attestée de tumuli au lieu-dit « Le Graveyron ». En 1860, fut découverte une sépulture primaire en coffre (Devignes). Le Musée d’Aquitaine possède une hache polie marquée d’une mention « Tumulus de Saint-Morillon ». Cette dernière pourrait être celle découverte lors des fouilles du tumulus du Graveyron. Léo Drouyn mentionne le « Château de Luzier » sur ce même lieu-dit, situé sur une motte de terre (Drouyn, 1865). Cependant l’auteur indique que les ruines médiévales sont sûrement postérieures à l’érection de la motte. Cette information va dans le sens de la présence d’un tertre sur le site du Graveyron. Le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux signale également en 1933, quatre tumuli au Graveyron (De Loirette G., 1933). Devignes, évoque un cinquième tertre fouillé en 1860 . La présence d’une occupation gallo-romaine est également attestée sur cette commune. 4- Le musée d’Aquitaine possède un vase en bombe (inv. : 60.1679.1), qui, d’après Devignes, proviendrait des fouilles d’un tumulus de Saint-Morillon par M. Baritault de Carpian. Cependant, cette fouille n’est pas celle du Graveyron.

5- Au lieu-dit « Les Pujolets » (Carte I.G.N. : Pessac 1537 Ouest), a été découvert un dépôt monétaire. Il semblerait que ce soit la découverte mentionnée dans la Carte Archéologique de la Gaule, de 300 à 400 pièces d’or de Constance Chlore.

6- La Carte Archéologique de la Gaule indique également le passage de la voie romaine dit le « chemin gallien » sur le territoire de la commune.

7- Pour la période médiévale, une motte avec fossé est signalée au lieu-dit « Aux près de la Génie » (Carte I.G.N. : La Brède 1537 Est).

8- L’église Saint-Maurille est la seule église du canton ayant gardée son état primitif roman. Il reste sa nef et le clocher-mur du XIIe siècle, malgré quelques remaniements ultérieurs. Il y est encore conservé l’armoire eucharistique en bois du XIIe siècle et une Vierge à l’Enfant du XIVe siècle. Cette Vierge du XIVe siècle a fait d’ailleurs l’objet d’un article dans la Revue Historique de Bordeaux (Roudié, 1955). Sur le mur d’un des bas-côtés ont également été peintes les armoiries de Montesquieu au XVIIIe siècle.

 

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