Bagnes, prisons, galères.... Les sociétés ont toujours cherché à se protéger de leurs extrêmes, à classer, à normaliser, à soustraire, à cacher ceux qu'elles considéraient comme autres, différents ou dangereux.
Au moment où se posent bien des questions sur le système carcéral français et où s'opposent les conceptions antagonistes de Manuel Valls et de Christiane Taubira, le bar à vins philosophique du château de Mongenan à Portets (Gironde) ouvre ce dimanche 25 août à 17 h le dossier "prisons".
Sujet proche des notions d'esclavage, de dépendance et de servitude, le dossier de la prison mérite qu'on s'y arrête tant cette sanction qui parait aujourd'hui banale et peut-être normale, est d'invention récente dans le domaine de la répression.
La prison n'a pas toujours été l'unique moyen de surveiller, de corriger et de punir. Son utilisation unique est d'histoire relativement récente. Lieu d'enfermement, de silence, elle dérobe durant un certain temps à la société la voix de ceux qui ont fauté. Quels problèmes résout-elle, quelles solutions apporte-t-elle ? Est-elle le médicament de tous les maux de la société ?
Nombreux sont les écrivains et les philosophes qui se sont penchés sur cette question. Jacques Albert-Canque a choisi les extraits d'un des philosophes majeurs du XX° siècle, Michel Foucault, qui était hostile à toutes formes d'enfermement. Le poète Jean Genet était passé par la case prison. Certains de ses textes seront également présentés au cours de cette conférence-lecture au cours de laquelle Florence Mothe parlera de Michel Foucault qu'elle a connu et dont elle a reçu l'enseignement.
Le Bar à vins philosophique du château de Mongenan n'en a pas fini avec les sujets rudes. Les deux dernières recontres seront respectivement consacrées à la dépendance de l'amour et du sexe. Il sera question de Sade, de Breton, mais aussi de l'affaire Allègre. La dernière recontre sera animée par l'avocat Daniel Picotin qui évoquera son combat contre les sectes et expliquera comment les gourous parviennent à domestiquer avec des techniques parfaitement mises au point des esprits parfaitement sains. De la prison judiciaire à la prison mentale, les esclaveges et les servitudes n'ont pas fini d'exister.
Parallèlement, l'exposition sur "Bordeaux, la Compagnie des Indes et l'esclavage" se poursuit jusqu'au 1° octobre. Elle est visible tous les jours au château de Mongenan.
Renseignements: 05 56 67 18 11. Entrée 10 €, gratuite pour les enfants jusqu'à 12 ans. La visite comprend, musée, château, exposition, temple maçonnique, jardins, conférence et dégustation des vins du domaine.