conférence du 16 décembre : la fabuleuse histoire du Grand Théâtre de Bordeaux
Florence Mothe a rajouté à la série de conférences données chaque dimanche à 17h au Château de Mongenan, en prélude à la publication de son ouvrage "Lieux symboliques en Gironde, trois siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux", deux causeries les dimanches 16 et 23 décembre.
La conférence du 16 décembre est consacrée à un lieu très familier des girondins, et plus encore de la critique qui durant plus de trente ans a assisté à tous les spectacles lyriques, chorégraphiques ou musicaux présentés par le Grand Théâtre.
Ce "Temple élevé à Apollon et aux Muses" comme le prévoyait le programme donné au peintre Jean-Baptiste Robin pour l'élaboration du premier plafond de la salle de spectacle, est, effectivement, depuis deux siècles et demi, la plus belle salle du monde. Son architecte,Victor Louis, en fera son chef d'oeuvre. Il se consacrera par la suite à deux autres salles, celle de la Comédie Française qui lui sera commandée par le Duc d'Orléans dont il est un des familiers et l'Opéra de Paris du Square Richelieu qui sera malheureusement rasé au XIX° siècle expiation de l'assassinat du Duc de Berry par Louvel qui s'y était produit.
Le Grand Théâtre de Bordeaux doit tout au Maréchal Duc de Richelieu qui cumulait les fonctions de Gouverneur de Guyenne et de Surintendant des Menus Plaisirs. C'est lui qui imposa Victor Louis. L'architecte, ayant supplanté ses concurrents, s'installa à Bordeaux cours du Chapeau Rouge, réunit une petite équipe très efficace et réussit à franchir tous les obstacles qui seront accumulés sur sa route durant les dix années que durera la construction. Cette durée est davantage due au manque d'argent qu'aux difficultés techniques rencontrées. C'est la raison pour laquelle Victor Louis construisit parallèlement l'Hôtel de Saige, l'Hôtel Nairac, le Château du Bouilh et l'Hôtel Boyer-Fonfrède qui lui permirent de mener à bien financièrement la construction du Grand Théâtre.
Fort heureusement, ce chef d'oeuvre qui est surtout un chef d'oeuvre philosophique, a été peu remanié au cours des siècles. Victor Louis, qui était de petite extraction, avait conservé une âme d'artisan. C'est la raison pour laquelle ce condisciple de Fragonard et d'Hubert Robert à l'Académie de France à Rome dessina et grava sans relâche, mettant un acharnement incroyable à choisir lui-même couleurs, matériaux, trompe l'oeil. Son goût de l'Italie lui inspira un sens spectaculaire de la mise en scène car la salle du Grand Théâtre est, pour partie, en trompe l'oeil, comme un décor de théâtre ordinaire.
Mais quelles conceptions politiques ou philosophiques menaient l'architecte en construisant sa fameuse "salle de spectacle" ? Quels furent ses relais à Paris et à Bordeaux ? Quel fut le financement exact de la construction ? Et comment le Grand Théâtre vécut-il l'époque tourmentée de la fin de l'ancien régime et de la Révolution ? Ce sont quelques uns des thèmes qui seront abordés par Florence Mothe à l'occasion de cette rencontre qui permettra également de visiter l'exposition "La crèche des poupées" qui fait les délices des enfants jusqu'aux premiers jours de 2013.
Rens. : Château de Mongenan 05 56 67 18 11 Entrée 8 euros, gratuite jusqu'à 12 ans
Dimanche 9 décembre au Château de Mongenan; Hommage à Philippe de Rothschild
S'il est un cru où souffle l'esprit, c'est bien le château Mouton-Rothschild. D'une batisse presque anonyme, Philippe de Rothschild a su faire un musée d'une grande qualité et d'un extrême raffinement, une bibliothèque ouverte sur les vignes et sur les nuages, un endroit de méditation, de travail, de rêve et de poésie.
Mouton-Rothschild a été un des trente trois crus à accepter de figurer dans les "Voyages" des Routes Montesquieu qui réunissent deux cents lieux en Gironde ayant quelque chose à voir avec la symbolique et l'éloquence de la pensée.
C'est donc tout naturellement que Florence Mothe lui rendra hommage le dimanche 9 décembre dans la conféence qu'elle donnera à 17 h au Château de Mongenan.
Philippe de Rothschild aurait pu se contenter d'être un miliardaire désoeuvré, trainant son indifférence de cocktail en première. Il a été,en revanche, un grand écrivain, un soldat, un vigneron passionné, un coureur automobile, un fou de théâtre, un traducteur sensible de Marlowe, un théoricien du théâtre élisabéthain. Le Médoc lui doit beaucoup, les crus de Bordeaux d'immenses avancées et ses amis n'oublient pas sa grâce désinvolte, son humour et son anticonformisme.
Une telle personnalité méritait bien un hommage qui lui est rendu éternellement par l'obélisque qui s'élève entre les châteaux Mouton-Rothschild et Mouton d'Armaillacq, deux lieux où n'en finit pas de souffler son esprit...
Renseignements: Château de Mongenan, 05 56 67 18 11, entrée 8 euros, gratuite jusqu'à 12 ans
Dimanche 2 décembre : promenade dans un Bordeaux qui n'a jamais existé, et les projets les plus fous pour modifier son visage au XVIII ° siècle
Ci contre, dessin de Victor Louis pour le Duc d'Orléans
Quel rapport entre le Grand Théâtre de Bordeaux et les Salines royales d'Arc-et-Senans ? Entre Brasilia et Chandigarth, entre le néerlandais Rem Koolhaaas et l'allemand Walter Gropius, entre Etienne Louis Boullée et Andrea Palladio ? Tous ces lieux et tous leurs créateurs ont été inspirés par l'architecture d'utopie qui illumine également parcs d'attraction et cités futuristes. La pensée utopique que le XVIII° siècle a magnifiée n'est pas née avec lui, mais a illustré l'aménagement de l'espace de la Renaissance à l'ère post-industrielle. Elle s'appuie sur des conceptions philosophiques et politiques tirées de la description de la Jerusalem celeste faite dans l'Apocalypse de Jean auxquelles vient s'ajouter le thème antique de la cité idéale, tirant son harmonie de celle du corps humain et assurant le progrès des sciences et le bonheur de l'homme.
Rien n'est plus passionnant que de feuilleter les cahiers des projets qui ont été élaborés sous la Révolution pour modifier le visage des villes. Les terrains libérés à Bordeaux par l'arasement du Château Trompette ont donné lieu à quelques beaux morceaux d'utopie qui sont allés rejoindre dans les greniers de la pensée la cathédrale Saint André transformée par Brogniart en arbre de vie, la place Ludovise de Victor Louis et la montagne à construire au Jardin Public pour célébrer l'Etre suprême.
Le dimanche 2 décembre à 17 h, Florence Mothe proposera aux visiteurs du Château de Mongenan à Portets une promenade dans ce Bordaux qui n'a jamais existé et dans ces villes qui n'ont jamais été construites. Si vous voulez prendre vos rêves pour des réalités, si vous voulez vous familiariser avec les projets les plus fous, si vous voulez connaître la vie de ces disciples de Sade, de Piranèse, de Fourrier, cette conférence donnée au Château de Mongenan constituera un excellent viatique. A noter que deux conférences sont rajoutées au programme initialement prévu. Le 16 décembre, Florence Mothe évoquera Victor Louis et son épouse, la musicienne Marie-Emmanuelle Bayon et parlera le 23 décembre des rapports et des symboles de la Saint Jean d'Hiver et de la Saint Jean d'été.
La terre est bleue comme une orange : samedi 24 novembre et dimanche 25 novembre
Le château de Mongenan à Portets, en Gironde, est probablement un des rares lieux au monde où le poète Eluard aurait pu affirmer en automne que la terre est bleue comme une orange. A l'heure où les feuilles tombent, où les plaqueminiers rougeoint, où les sasafras se dorent, le parc de Mongenan est le lieu d'une étrange collecte: celle des oranges bleues que fournit à foison l'oranger des osages, arbre vénérable, généreux dans sa fructification, arrivé d'Amérique à la fin du XVIII° siècle et dont le fruit, d'abord poilu, est une sorte de fraise verte puisqu'il est composé d'une multitude d'akènes, issu d'une multitude de fleurs..
Les samedi 24 et dimanche 25 novembre, le château de Mongenan offrira à ses visiteurs des centaines d'oranges des osages. Ce sera l'occasion de se procurer d'autres merveilles introuvables en jardineries : plants de coréosis racinés, cannas de Jussieu, vendangeuses, rudbeckis, et scions de pommiers Reinette du Canada et Belle de Benauges. Quatre fois par an, le château de Mongenan disperse gratuitement les plantes et graines de son jardin botanique à la plus grande joie des amateurs. C'est en partenariat avec l'Ami des Jardins qu'aura lieu cette distribution d'automne pour laquelle l'entrée du monument demeure payante à 8 euros pour les individuels, 6 euros pour les groupes de plus de 10 personnes, et gratuite pour les enfants de moins de douze ans.
De très nombreuses graines rares ont été également collectées, dont des graines d'aster de plusieurs sortes, d'heracleum mantegazzianum, des coquelourde, d'incandera, de tabac sylvestre, de rudbeckia lanceolata, de consoude...Des boutures de rosiers anciens (Ghislaine de Féligonde, Mme de Parabère, Sénateur La Follette, Weding Day, Naoizietta, Lutea Bank's, Bloomfield abundance, Paul and Scarlett Climber, Dorothy Perkins, etc, etc) seront également disponibles.
Une bonne occasion pour visiter également le musée et sa fameuse salle des herbiers, ouverte toute l'année et chauffée, ce qui, en automne est aussi agréable pour les collections que pour les visiteurs. Renseignements: 05 56 67 18 11 ; 25 KM de Bordeaux par l'autoroute des deux mers et la RD 113
Dimanche 12 novembre à 17 h au château Mongenan de Portets : le Saint-Simonisme
Quel touriste visitant le château Giscours, flânant au Domaine de Certes ou passant devant les grilles du château d'Arbanats pourrait s'imaginer que ces trois propriétés ont quelque chose à voir avec la doctrine révolutionnaire qui inspira les grandes révoltes du XIX° siècle : le Saint-Simonisme. Qui se souvient, d'ailleurs, que cette famille qui fut celle du grand mémorialiste de Louis XIV, est intimement liée à la ville de Blaye, à la terre girondine et que beaucoup des réalisations architecturales de la Gironde, par les Pereire interposés, remontant aux théories de Saint-Simon?
L'histoire, fort surprenante, mérite à coup sûr d'être contée. Né en 1760, Claude-Henry de Rouvroy, Comte de Saint-Simon ,a traversé plus mal que tous les autres aristocrates les désordres de la Révolution. Mais à la différence de ses pairs, ce n'est pas la guillotine qui l'a effrayé, mais bel et bien l'attitude de son père qui s'était rendu acquéreur de la cathédrale Notre Dame de Paris pour la détruire et en revendre des matériaux à l'encan. Le père de Saint-Simon, malgré ses origines ducales, faisait partie de la fameuse "Bande noire", dont les historiens parlent peu et sur lesquels les romanciers à l'exception de Balzac, ont jeté un voile discret.
Comment peut-on passer de la spéculation la plus effrénée à l'invention des communes populaires ? Voila qui mériterait une sérieuse psychanalyse, qui n'était pas encore inventée au XIX° siècle, mais mérite que l'on s'arrête aux différents aspects de ce surprenant personnage, ce que fera Florence Mothe au cours de la conférence qui sera donnée le dimanche 18 novembre à 17 h au Château de Mongenan à Portets.
Renseignements 05 56 67 18 11 ; Entrée 8 euros, gratuite jusqu'à 12 ans.
dimanche 12 novembre : les Girondins
Héros malheureux de la Révolution, oubliés des historiens, maryrs d'une juste cause, les Girondins ont, durant un an que dura leur pouvoir, décidé du destin de la France, de la mort du Roi, de la guerre, de la proclamation de la République. Ils étaient tous valeureux, tous différents, tous destinés à rester des notables si... la Bastille n'avait pas été prise, si le suffrage ne les avait pas désignés, s'ils n'avaient pas voulu passionnément, parce qu'ils aimaient la France, monter sur le théâtre de la Révolution.
Tous étaient franc-maçons, parfois vénérables de leur atelier tel Guadet, qui venait de Saint Emilion. Un seul, Vergniaud, se disait athée et refusera au moment suprême, les secours de la religion. Nombreux furent ceux qui se suicidèrent. Encore plus nombreux furent ceux qui finirent sur l'échafaud, tant à Bordeaux qu'à Paris.
Le dimanche 12 novembre à 17 h, Florence Mothe racontera leur pathétique histoire au Château de Mongenan à Portets. Elle s'attachera à ces lieux symboliques où ont vécu les Girondins bordelais, car certains venaient de Marseille, de Caen, de Chartres, de Paris, de Lyon, voire de Saint Domingue. Un même rêve les a uni, une même espérance les a conduits, un même désespoir les a étreints. Certains ont survécu au tumulte de la Terreur. Ils méritent chacun une mention particulière pour avoir fait bouger les lignes, tant leur destin unique a fait de ces hommes disparates d'authentiques héros.
Château de Mongenan, Portets, renseignements 05 56 67 18 11, entrée 8 euros, gratuite jusqu'à 12 ans
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Dimanche 4 novembre à 17 h au château Mongenan de Portets
Dans son ouvrage de politique-fiction publié aux éditions du Pré-aux-clercs sous le pseudonyme de François-Marie Arouet, "Le 14 juillet 1969", Florence Mothe imaginait jadis que le Président François Mitterrand, souhaitant commémorer le bi-centenaire de la Révolution sous son premier septennat , avait décidé de changer le calendrier. S'il n'en fut rien, la mesure du temps taquina à de nombreuses reprises les grands de ce monde, bien décidés, tel Robespierre, à faire coïncider leur pouvoir avec un message métaphysique, si ce n'est mystique.
Mais comment mesure-t-on le temps et comment élabore-t-on un nouveau calendrier ?
Ceux qui, sensibles au changement d'heure, s'interrogent sur cette question, y trouveront une réponse dimanche prochain 4 novembre à 17 h, au château de Mongenan à Portets. Florence Mothe y rendra hommage aux frères Romme qui se sont illustrés en Gironde, sous la Révolution, à Abzac, notament, ce qui fait du Château d'Abzac, un lieu symbolique du temps par excellence. C'est dans la série conférences "aux crus sur lesquels souffle l'esprit" que cette conférence sera donnée, faisant la part belle à l'histoire incroyable des deux frères Romme, et à l'extravagante décision des semaines de dix jours et des célébrations de l'ardoise et de l'artichaut. Pour surprenants qu'ils soient, ces rappels historiques sur la petite histoire de la Révolution, qui a tant influencé la grande Histoire, méritent d'être conduits avec verve, afin de rappeler dans quel délire peuvent sombrer ceux qui, imprudemment, se prennent pour quelques temps pour les grands de ce monde.
Renseignements 05 56 67 18 11, entrée 8 euros, gratuite pour les enfants
Dimanche 28 octobre à 17 h au Château de Mongenan à Portets
Il fut un personnage de roman, illustrant les aventures de la Comtesse de Charny et du Chevalier de Maison Rouge. Il fut le héros de nombreux films. Jean Marais lui prêta ses traits. Il passionna l'Europe entière, fit vaciller des royaumes, incommoda les Papes, fit trébucher l'Eglise et causa -peut-être- des Révolutions.
Mais qui était donc Cagliostro, si mystérieux et si proche ? Quand il vint à Bordeaux, visite que Goethe lui-même salua, on dut faire intervenir la troupe pour disperser ses admirateurs. Sa présence au Grand Théâtre suscitait des émeutes. Les malades qu'il soignait le portaient en triomphe, de même que le Maréchal-Duc de Richelieu qui était allé le visiter à Lyon et le Cardinal Mériadec de Rohan qui en était aussi entiché que son frère, héros malheureux de l'affaire du collier.
Bordeaux occupe une place particulière dans la vie de Caglistro. C'est pendant qu'il y résidait à l'invitation du Chevalier de Rolland et du Marquis de Canolle dans le bel hôtel de l'actuel cours Georges Clémanceau, qu'il rencontra un autre ésotériste célèbre, Louis-Claude de Saint Martin, qui le convainquit de tenter l'unification de toutes les sensibilités maçonniques européennes pour s'opposer à l'Eglise de Rome. Cette tentative se solda par un procès devant le Tribunal de l'Inquisition et une longue détention qui s'acheva avec sa vie au fond d'un in pace.
Dimanche 28 octobre à 17 h au Château de Mongenan à Portets, Florence Mothe fera revivre le Comte de Cagliostro. Elle racontera sa vie aventureuse, ses expériences, son parcours politique. Elle donnera la composiiton de ses remèdes et s'attachera à rappeler son parcours girondin, de la place Gambetta à Bordeaux au Château des Rochers à Preignac où il rendit visite au Chevalier de Rolland. Cagliostro... toute une époque, tout un livre, tout un mystère, mais quel tempérament !
dimanche 21 octobre : Le Duc de Richelieu, de vin et de gloire ( photo Deval, mairie de Bordeaux )
Si on en croit les dames, il était en tout point charmant. Si on en croit les historiens, il était libertin. Si on en croit les Académiciens, il faisait des fautes d'orthographe. Si on en croit le Régent, c'était le Diable incarné avec lequel il entrait d'ailleurs en conversation. Si on en croit Louis XV, c'était le meilleur médecin du monde qui guérissait toutes les coliques avec la fameuse "tisane de Richelieu".
C'est de cette fameuse tisane et du souvenir flamboyant laissé par le célébre Maréchal-Duc qu'il sera question ce dimanche 21 octobre à 17 h au Château de Mongenan à Portets, lieu que le modèle de Da Ponte pour le Don Giovanni de Mozart a d'ailleurs fort bien connu et fréquenté.
Duc de Fronsac dans sa jeunesse, propriétaire d'un relais de chasse à Moulis, grand buveur devant l'Eternel, François Armand Vignerot du Plessis, Maréchal Duc de Richelieu était réputé pour boire autant et aussi bien qu'il faisait l'amour. Sa nomination au poste de Gouverneur Militaire de Guyenne, l'intallation dans l'actuelle résidence du Préfet de Région de la fameuse "cabane de Philémon", son goût des soupers fins, des culs d'artichaut fris aux truffes et céleri, son amour démesuré de la vie sous toutes ses formes, en font le personnage le plus troublant du XVIII° siècle. Tous ses contemporains furent séduits, toutes ses contemporaines furent conquises, tous ses soldats portèrent en triomphe ce Maréchal qui se parfumait à la tubéreuse et tous les gastronomes saluent encore quotidiennement le divin inventeur de la mayonnaise.
Dimanche, Florence Mothe en dira beacoup plus sur cet amant hors norme, sur ce politique rusé, sur ce courtisan raffiné, sur cet ami indeffectible qui fut un des héros de son ouvrage: "Les derniers feux du plaisir" qui raconte Bordeaux au XVIII° siècle ; Château de Mongenan : 05 56 67 18 11
Entrée 8 euros, gratuit jusqu'à 12 ans
dimanche 7 octobre : château Rahoul et la saga des Balguerie
La dynastie des Balguerie fait partie du paysage bordelais. Le Pont de pierre n'existerait pas sans l'action de cette famille et , sans elle, le port de Bordeaux n'aurait pas connu le même développement, et n'aurait pas non plus le même visage.
Aujourd'hui, les Transports Balguerie sont présents dans toutes les villes et sur tous les continents qu'ils joignent par terre, par mer, par air. Bordeaux continue à remplir sa mission d'oecuménisme commercial à travers des entreprises de ce type, même si elles ne sont pas demeurées strictement familiales.
Les Balguerie sont alliés à toutes les familles de la haute bourgeoisie bordelaise. Ils ont possédé des hôtels particuliers, des villas et des vignobles. L'un d'eux a conservé leur nom. Il est situé en terre des Graves, à Portets. C'est le château Rahoul de Balguerie dont les archives ont été déposées aux Archives Départementales. Un curieux cadran solaire, au milieu d'une verte pelouse en dit un peu plus aux curieux. Mais comment donc les Balguerie en sont-ils arrivés là ?
C'est la question à laquelle répondra Florence Mothe le dimanche 7 octobre à 17 h au Château de Mongenan à Portets. Elle racontera la saga des Balguerie, mais lèvera aussi un coin du voile sur les appartenances philosophiques anciennes de cette famille qui l'ont certainement aidée à régner sur le commerce et sur les mers.
Parmi les rares archives maçonniques d'époque Louis XV intégralement conservées aux Archives Nationales se trouvent celles de la Loge Coustos-Villeroy qui furent saisies par la police en 1738. Sur le tableau de cette Loge fameuse à laquelle appartinrent des hommes de cour, le Maréchal de Villeroy et le flûtiste Naudot on trouve... Balguerie de Bordeaux.
Jacobites pur sucre, les Balguerie pratiquèrent également la Stricte Observance Templière et furent annoblis par le Roi de Suède. Au XIX° siècle, ils reçurent ostensiblement le Duc Decazes durant sa traversée du désert après l'assassinat du Duc de Berry, alors que la droite accusait cet intime de Louis XVIII d'avoir aidé à la disparition du fils de Charles X.
dimanche 30 septembre à 17 h au Château de Mongenan à Portets : conférence sur MONTESQUIEU par Florence Mothe
Certains écrivains, tels Marguerite Duras, ont besoin de cirer les chaussures de toute la famille avant de se mettre à écrire. D'autres, telle Marguerite Yourcenar pétrissent leur pain entre les pages. Il existe des auteurs qui ne rédigent qu'au bistrot, comme Antoine Blondin, ou qui jettent beaucoup plus de pages qu'ils n'en conservent comme Jean d'Ormesson. Mais un seul a réussi à écrire dans sa vigne et à la lueur de son rat-de-cave: c'est Montesqueiu. Drôle de personnage qui mena de front une vie réfléchie, des aventures sentimentales passionnées, des interrogations philosophiques, la gestion de ses domaines, la vente de ses vins, des expériences de physique et de chimie, sa présence dans toutes les cours d'Europe et dans de nombreux pays,son appartenance à l'Académie Française et à celles des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux, et réussit à écrire en même temps l'oeuvre que l'on sait qui le rendit et le rend encore mondialement célèbre. Et tout ça en s'intéressant furieusement au vin et à la vigne dont il espérait que cette activité lui rapporterait davantage que les droits d'épices perçus dans son métier de magistrat, et peut être autant de gloire que ses livres. Avec un plaisir gourmand, la Comtesse de Chabannes, sa descendante, montrait une lettre de Montesqueiu que lui avait offerte le peintre Jean-Gabriel Domergue et où l'auteur de l'Esprit des Lois, vantant ses vins de La Brède, écrivait: "Je ne sais ce que je fais de meilleur et si c'est la qualité de mes livres qui fait vendre mon vin, ou celle de mon vin qui fait vendre mes livres." Menteur comme un vigneron, prétendant que ses vins "se conservaient plus de quinze ans en barriques sans risque de dépérissement", se bagarrant avec les Intendants, tremblant de la fameuse "fièvre de planter", tenant agenda de ses travaux et carnet de ses réflexions rurales, tel était M. de Secondat, Baron de La Brède et autres lieux. Dans la conférence qu'elle donnera le dimanche 30 septembre à 17 h au Château de Mongenan à Portets, Florence Mothe s'attachera à traver le portrait de ce grand seigneur en sabots, vendangeant, arpentant les règes, attentif à la maturité, à la taille,à la conduite du vignoble. Elle conduira ses auditeurs dans les diverses propriétés du Maître, et le montrera "au saut du lit, tel qu'on le rencontrait à La Brède, aimable et railleur, pas "fier pour deux Louis" comme on disait dans nos campagnes en s'emmerveillant de l'agilité, pas seulement intellectuelle de Monsieur le Baron.
dimanche 23 septembre : Clement V vigneron
S'il avait été sacré à Rome, Clément V aurait certainement pris rang dans la longue série des successeurs de Pierre, honorés, respectés, adorés. Devenu Pape d'Avignon, coupable aux yeux de certains du martyre des Templiers, voila notre Bertrand de Got voué à la géhenne.
Pourtant, Clément V apporta d'innombrables avancées à l'Eglise et au monde. Pape "dans son siècle", il se débrouilla pour créer les conditions économiques de sa réussite et fit beaucoup pour le vin, activité que développera son successeur Jean XXII. Pour la Gironde, Clément V fut une véritable bénédiction. Ses vignobles de Pessac et de Lormont,son goût et son attachement pour la vallée du Ciron, ses découvertes dans le domaine de la diététique, en firent le phare de son époque. Les lieux dans lesquels il vécut figurent naturellement parmi les sites répertoriés au titre des Lieux symboliques en Gironde qu'énumère et commente le livre de Florence Mothe qui doit sortir dans quelques jours. Aussi, la programmation d'automne du Château de Mongenan est-elle consacrée à ces lieux symboliques et à ceux qui les ont hantés ou créés.
La première conférence de Florence Mothe qui se déroulera le dimanche 23 septembre à 17 h sera consacrée à "Clément V, fabuleux représentant des vins de Bordeaux". Nul doute que le parallèle sera fait entre les Templiers, fins connaisseurs des terres céréalières et fort ardent défenseurs des fermes et des forêts et ce Pape qui décida un beau jour que nos règes étaient à coup sûr les arpents du Bon Dieu.
Renseignements: Château de Mongenan, Portets, 05 56 67 18 11; Entrée 8 euros, gratuite jusqu'à 12 ans